Africa-Press – Guinée. Les travailleurs de l’hôpital national de Donka ne partagent pas du tout l’idée de sa concession. Alors que l’État guinéen, à travers le ministère de la Santé, avait signé le 1er Mars 2022, un contrat de concession pour l’exploitation de l’hôpital national Donka avec la société Netsen Group, contrat approuvé par le Ministère des Finances, ces travailleurs au nombre de plus de six cents (600) revendiquent certains termes du contrat de concession parmi lesquels un test d’évaluation auquel ils seront soumis.
Dans une interview accordée ce jeudi 7 juillet à Mediaguinee, Dr Christine Kourouma, surveillante générale de l’hôpital Donka a commencé par lancer un cri du cœur au président de la transition.
« Nous demandons humblement au président de la République, Chef de l’État de nous restituer notre Donka. L’hôpital national Donka est un patrimoine national de référence, un hôpital du bas peuple. On n’acceptera pas que ce soit privé. C’est dans cet hôpital que se trouvent certaines spécialités qui ne se trouvent nulle part en République de Guinée. Ils ont proposé une concession… On n’a jamais compris que Donka devait être privatisé, que Donka devait être sous une concession totale où il fallait soumettre le personnel à un test d’évaluation. Quand on a commencé la rénovation de Donka, on nous a déguerpis de Donka comme des moins-que-rien. Nous avons cherché nous-mêmes à travers la directrice générale d’alors, à trouver un site dans le camp Boiro ici..», a-t-elle entamé.
Alors que le ministre de la Santé, Mamadou Pethé Diallo les avait assurés qu’aucun travailleur ne sera exclu, Dr Christine Kourouma déclare que ce n’est que plus tard qu’ils se seraient rendu compte de l’exclusion de certains personnels par le biais d’un test.
« Nous étions contents, on a eu espoir en lui. Mais quand nous nous sommes rendu compte qu’ils allaient exclure certains personnels par le test, et le contrat de concession ne nous a pas été mis à disposition. En matière de promotion de santé, si tu travailles pour quelqu’un, tu ne l’associes pas c’est que tu fais contre lui. Nous ne savions pas le contenu du contrat. C’est après que nous avons été au courant qu’il y a un test qu’il fallait faire. Alors quand les autorités ont demandé à ce qu’on leur donne le contrat, difficilement ils ont eu, et après ils ont demandé à ce qu’on fasse l’amendement du contrat. Le contrat a été amendé, mais à notre fort étonnement, ce qui a été amendé ils ont mis ça de côté, ils ont pris ce qu’ils voulaient, ils ont envoyé au président pour la signature. Alors le président a signé l’acte pendant que nous nous n’avons pas été consentants », a-t-elle déclaré.
Dénonçant le non-respect du projet de rénovation et d’extension qui comprenait trois volets, à savoir la formation, la rénovation et le transfert, les travailleurs ne sont plus d’accord pour la concession de leur lieu de travail.
« C’est pas ce que nous voulons. Nous ne voulons pas d’une concession. Nous voulons que l’hôpital Donka soit géré comme l’hôpital sino-guinéen. S’ils veulent que le Groupe Netsen gère un hôpital, il y a des parcelles nues, on n’a qu’à leur donner des parcelles , ils n’ont qu’à investir et gérer. Une concession ça ne se fait pas comme ça. Une concession, quand on a investi pour quelque chose, après on continue à gérer. Tu ne peux pas venir comme ça un beau matin, on te donne à gérer et tu veux exclure le personnel. Ça ne marchera pas », a-t-elle estimé.
À noter que ce jeudi une rencontre était prévue entre le ministre de la Santé et les grévistes mais elle a été reportée. Bien que optimistes par rapport à une issue favorable, ces travailleurs entendent même arrêter le travail si nécessaire.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinée, suivez Africa-Press





