Africa-Press – Guinée. Le ministre de la jeunesse et des sports, Bogola Haba, a réuni ce jeudi 17 avril Aboubacar Sampil, Sory Doumbouya et des cadres de la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) pour une sortie de crise.
Au terme de cette réunion, des résolutions ont été annoncées par le ministre de la jeunesse et des sports.
‘’Dans la gouvernance du football, nous avons connu une instabilité institutionnelle connue de tous. Cette instabilité institutionnelle est toujours due à des questions de gouvernance. Soit, c’est le président qui est contesté, soit il est critiqué, il démissionne ou est poussé à la démission, ou qui est attaqué du côté du TAS (tribunal arbitral du sport), ainsi de suite, ou il faut l’intervention de la CAF ou de la FIFA.
Vous avez aussi des révocations du président. Cela nous a même conduits à la mise en place du CONOR ces dernières années. Et donc, l’instabilité institutionnelle est créée, alors que la jeunesse aime énormément le sport et c’est passionnant. Le sport, c’est un véhicule de la cohésion sociale.
Donc, il faut absolument résoudre ce problème. Et comment le faire ? Il faut que les acteurs se réunissent, à commencer par le ministère de tutelle, qui doit prendre ses responsabilités, et l’ensemble des acteurs. Pour résoudre ce problème institutionnel, l’ensemble des acteurs du football et du sport en général se sont mis ensemble pour se donner une loi.
Parce que depuis notre indépendance, il n’y avait pas de loi sur le sport. Personne n’avait aucune référence. Même la Fédération guinéenne du football et les autres fédérations n’ont jamais eu d’agrément. Parce qu’il n’y avait pas une loi sur le sport. Avec le concours de chacun, le 7 mai 2021, quelques mois avant l’arrivée du général Mamadi Doumbouya au pouvoir, la famille sportive s’est dotée d’une loi. C’est la loi L220/21/0018 de l’Assemblée nationale du 7 mai 2021.
Et cette loi est si importante pour la famille sportive que c’est notre Bible. Donc, l’ensemble des acteurs se sont retrouvés pour qu’il faut donc appliquer cette loi. Il faut des textes d’application, mais aussi, il faut mettre à jour l’ensemble des fédérations.
Et cette loi nous dit, pour une discipline, il faut une et une seule fédération. Et chaque fédération doit avoir un et un seul président ou une seule présidente, pas deux. Ce n’est pas du bicéphalisme. C’est clair et net. Et cette loi aussi nous oblige à couvrir tout le territoire à l’échelle nationale. Donc, c’est face à ce défi que la Fédération guinéenne du football a bénéficié, depuis le 28 mars 2023, d’un agrément pour deux ans, le temps pour eux de se conformer, de se mettre à jour, de se mettre en conformité avec cette loi. Et avec une période moratoire de trois mois.
Mais trois mois ne veut pas dire que si c’est expiré, ce n’est pas expiré. Si votre passeport expire, on vous donne trois mois, ça veut dire que vous pouvez vous promener avec. Quand le policier te trouve, il va te pardonner. Mais tu ne peux pas faire une transaction bancaire ni voyager. Et c’est pour cela que nous, en tant que représentants de l’État, nous avons demandé à ce que les statuts de la Feguifoot et ses actes soient en conformité avec la loi L018. Et à l’intérieur de l’association, ils se sont réunis le 8 avril, ils ont pris des décisions que nous ne jugeons pas.
Parce que pour nous, à partir du 28 mars 2025, nous pensions déjà qu’ils étaient dans l’illégalité. C’est pour ça que nous ne jugeons pas leurs actes. Et nous avons quand même décidé de les retrouver pour que pendant la période moratoire, quelles sont les activités que nous allons mener ensemble pour que le football se mette en règle et que nous résolvons le problème de gouvernance qui a été évoqué par non seulement les acteurs, mais aussi par l’État qui trouve qu’elle n’est pas conforme. Donc ça veut dire que l’État, cette fois-ci, demande à ce que les statuts soient conformes aux lois. Les membres statutaires demandent aussi à ce qu’il y ait des réserves.
C’est pour cela qu’on s’est retrouvés ici. Mais aussi, il y a eu des plaintes. Depuis que nous avons notre football, il y a toujours des plaintes en termes de gouvernance. Chaque président qui arrive est accusé de détournement de fonds mis à la disposition de la Feuifoot par la FIFA, les fonds mis à la disposition de la Fédération par l’État, les sponsors et mécènes.
Généralement, quand on destitue un président, il part et il n’y a pas de clarification. Et cela pollue l’atmosphère de notre famille sportive. Donc, nous avons aussi décidé que cette question soit révélée et que s’il y a des plaintes, que nous ayons absolument des audits, et que cela soit traité pour ne pas que notre famille sportive soit toujours considérée comme un monde corrompu dans cet environnement. Donc c’est face à ce défi que nous avons voulu nous retrouver après avoir consulté nos associations de manière formelle. Parce que c’est d’abord une affaire guinéo-guinéenne. C’est une affaire d’une association régit par des textes, et qui décide ce qu’ils veulent faire, mais aussi leur relation avec l’État en termes de respect de loi. C’est donc cela qui a été le but de notre rencontre ici.
Nous avons pris cinq résolutions qui vont nous permettre de sortir de crise. Et parmi ces résolutions, il y a l’unanimité sur tous les points, sauf le cinquième point. Le président Bouba Sampil a mis une réserve sur ce point, le temps pour lui de consulter. Sur tous les autres quatre points, il y a un accord. Mais sur ce point aussi, il y a un accord que, pendant cette période moratoire, que la gouvernance, la fédération, soit faite par le vice-président le plus âgé, M. Sory Doumbouya.
Pendant cette période, il n’y a pas d’ambiguïté sur ces questions. Mais c’est juste la formulation, évidemment, que le président voudrait bien voir. Il est d’accord sur le principe que nous arrivons à gérer et que nous, gouvernement, aussi, nous avons donc accepté que les activités soient libérées et que la fédération fonctionne normalement’’.
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