Africa-Press – Guinée. L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) rejette le projet de nouvelle Constitution, le qualifiant de document taillé sur mesure pour satisfaire des ambitions individuelles. S’exprimant lors de l’assemblée hebdomadaire de son parti, Souleymane Souza Konaté, coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG, a dénoncé ce texte élaboré par le CNT, avant de lancer un avertissement aux autorités de la transition.
Le coordinateur de la communication de l’UFDG a indiqué que la Constitution doit être le fruit d’un dialogue inclusif.
‘’La constitution de notre pays engage tout le monde. L’élaboration de cette constitution doit obéir à un certain nombre de rigueurs. Dans une période de transition, nous avons l’habitude de dire à toutes les occasions que personne n’a la légitimité, personne n’a la légalité pour engager notre peuple. C’est par le biais des concertations, c’est par le biais du dialogue qu’on peut arriver à trouver solution à nos problèmes et élaborer une constitution qui nous rassemble, pas une constitution qui nous divise, pas une constitution qui méprise une bonne partie de l’opinion publique nationale’’, a-t-il assuré.
‘’On peut ne pas aimer ces trois formations politiques, mais les dernières élections nationales que nous avons eues dans le pays ont suffisamment démontré que les trois principales formations politiques en Guinée qui bénéficient de l’adhésion de 95 % de l’électorat de notre nation, c’est bien sûr l’UFDG, le RPG et l’UFR. Vous ne pouvez pas faire une constitution et mettre à l’écart cette grande majorité de Guinéens et s’attendre à la paix et à ce que les Guinéens acceptent cette constitution. Les Guinéens ne l’accepteront pas’’, a-t-il ajouté.
Ce proche de Cellou Dalein Diallo a pointé du doigt plusieurs points du projet de Constitution qui, selon lui, brisent les engagements pris au début de la transition.
« Dans cette charte, il est écrit noir sur blanc, dans les articles 46, 55 et 65, que ni le président de la transition, ni les membres des organes de la transition ne peuvent être candidats à aucune élection à l’issue, n’est-ce pas, de la transition. Cette disposition est une garantie de la charte africaine de la démocratie et de la bonne gouvernance que notre pays a volontairement ratifiée. Dans cette charte, notamment les articles 25 alliés 4, il est dit que lorsque vous opérez un coup d’État, vous n’êtes pas concerné par rapport aux élections qui doivent sanctionner le retour à l’ordre constitutionnel. Mais aujourd’hui, l’avant-projet de constitution proposé par le CNT et validé par le CNRD dit clairement que ces verrous-là doivent sauter’’, a dénoncé M. Konaté.
Selon lui, l’UFDG s’oppose également à deux autres aspects du projet qu’il juge inacceptables. ‘’Dans cette fameuse constitution également, on garantit totalement l’impunité aux anciens chefs d’État. À l’UFDG et à l’ANAD, nous ne sommes pas d’accord. Lorsque vous gérez une portion de responsabilité dans notre pays, vous avez l’obligation de rendre des comptes. C’est ce qu’on appelle le principe de reddition des comptes’’, a-t-il rappelé.
‘’Ceux qui nous ont gouvernés antérieurement, dans le cadre des manifestations politiques, l’ANAD, les Forces vives des Guinées, principalement l’UFDG, nous avons enregistré plus de 400 jeunes froidement et lâchement assassinés partout sur l’ensemble du territoire national. Ça, on ne peut pas fermer les yeux. Ça reste des vies humaines et la vie humaine, on ne peut pas la comparer à autre chose. Sous cette transition, nous sommes aujourd’hui à plus de 67 jeunes là aussi froidement et lâchement assassinés. Des jeunes gens pour lesquels il n’y a jamais eu n’est-ce qu’un semblant de procès pour situer les responsabilités. Et on veut, dans cette fameuse Constitution, que tout le monde puisse fermer les yeux. Nous allons nous opposer fermement par rapport à cela’’, a-t-il ajouté.
Dans cette Constitution également, a poursuivi Souleymane Souza Konaté, ‘’on vous dit que le président de la République ne va pas présenter ses avoirs avant la prise de pouvoir et il ne va pas présenter ses avoirs après la prise de pouvoir. Comment allons-nous savoir qu’il a volé le peuple et qu’il a triché le peuple s’il ne peut pas faire le bilan de ses avoirs? Nous avons dit que dans une Constitution, cela doit être mentionné noir sur blanc’’.
‘’A l’UFDG, à l’ANAD et aux Forces vives de Guinée, nous ne sommes pas d’accord, et on l’a clairement matérialisé. Le moment venu, les dispositions seront prises pour que nous puissions nous opposer activement à ce fameux projet de constitution taillé sur mesure pour satisfaire les ambitions personnelles d’un seul individu. Quand il s’agit de la Guinée, ça dépasse largement les intérêts personnels, les intérêts égoïstes et les intérêts d’un homme’’, a prévenu ce cadre de l’UFDG.
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