Africa-Press – Guinee Equatoriale. Dans une interview pour le podcast Ecuacelebs, le rappeur d’origine équato-guinéenne revient sur sa carrière artistique marquée par des obstacles tels que le racisme en Espagne, son lien avec ses racines et ses relations avec les musiciens de Guinée équatoriale.
Au cours de l’entretien, El Chojín aborde des sujets comme la représentation de la communauté noire en Espagne et le manque de collaboration entre ses membres. « J’ai étudié l’histoire et, malheureusement, je pense que nous avons du mal à nous unir. Nous n’avons pas l’habitude de partager », affirme-t-il.
Il exprime son attachement à la Guinée équatoriale, en particulier à son village Ebasok, situé près de Nkue. « J’y vais plus souvent qu’on ne le croit. Pour moi, c’est ma maison, ma famille et mon village », explique-t-il, précisant qu’il préfère s’y rendre pour se reposer plutôt que pour des engagements professionnels, ayant rencontré des problèmes organisationnels lors d’un précédent concert dans le pays.
Racontant les défis de sa carrière en tant que rappeur noir en Espagne, il se souvient des années 90, marquées par le nazisme et les violences raciales. « J’ai vu un ami se faire poignarder juste parce qu’il était noir », raconte-t-il, dénonçant un racisme institutionnel en Europe qui maintient des inégalités pour préserver ses privilèges.
Avec plus de 30 ans dans le rap, El Chojín met en avant l’importance de la persévérance pour atteindre ses objectifs. « Aujourd’hui, certaines de mes paroles figurent dans les manuels scolaires de langue et de philosophie en Espagne », souligne-t-il avec fierté.
El Chojín revient également sur ses débuts, aux côtés d’artistes comme Nach, Zénit et Zatu, qui ont contribué à populariser le rap en Espagne dans les années 90. « J’ai trouvé ma place et je m’y suis affirmé », déclare-t-il.
Il prône le respect dans un milieu compétitif comme le rap. « Même si je n’aime pas ce que quelqu’un fait, je le respecte. Je n’ai jamais eu de conflits avec personne », ajoute-t-il.
En 2008, il a décroché un record Guinness pour avoir rappé 921 syllabes en une minute avec la chanson Vo-ca-li-za. Il revient aussi sur l’anecdote où la Reine Letizia d’Espagne a cité ses paroles dans un discours, un événement qui a amplifié son impact médiatique.
Outre la musique, El Chojín est également scénariste, acteur et participant à divers projets cinématographiques et télévisés.
Il conclut l’interview en réaffirmant son amour pour la Guinée équatoriale et son envie de collaborer avec des artistes locaux comme Mr. O ou Romy So Love. « J’aime la Guinée », conclut-il.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press
