Africa-Press – Guinee Equatoriale. Genève, le mardi 31 mai 2022 – Au cours de l’Assemblée mondiale de la Santé, l’OMS a émis un nombre record de recommandations.
Pour l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la « vie normale » reprend aussi ses droits. Après plus de deux ans à se consacrer presque exclusivement à la pandémie de Covid-19, l’Assemblée mondiale de la Santé, qui s’est tenu cette semaine à Genève (pour la première fois en « présentiel » depuis le début de l’épidémie) a pu cette fois se consacrer à d’autres problématiques sanitaires et notamment aux maladies non-transmissibles (MNT).
Comme pour rattraper le temps perdu, l’organe décisionnel de l’OMS, qui regroupe ses 194 Etats membres, a décidé d’adopter un nombre record (de son propre aveu) de décisions et de recommandations sur les MNT.
Un plan ambitieux contre le diabète
Diabète, obésité, alimentation, alcoolisme, santé mentale, santé bucco-dentaire…l’OMS a décidé de balayer un champ très large et a multiplié les plans d’actions en tout genre. Son programme le plus ambitieux est sans doute celui de lutte contre le diabète, qui comporte plusieurs objectifs mondiaux à atteindre d’ici 2030 : 80 % de diabétiques diagnostiqués et qui maitrisent leur glycémie et leur pression artérielle, 60 % des diabétiques de plus de 40 ans qui reçoivent des statines et 100 % des diabétiques de type 1 qui ont accès à l’insulinothérapie et à des dispositifs de surveillance de la glycémie à un prix abordable.
L’OMS s’est également donné pour objectifs de stopper la progression de l’obésité d’ici 2025 et de mettre fin à la malnutrition d’ici 2030 (rien de moins !). Pour cela, l’instance onusienne recommande aux Etats de se fixer comme objectif de réduire à 10 % la part des sucres libres dans l’apport énergétique des adultes et des enfants, de porter à 70 % le taux d’allaitement maternel exclusif dans les 6 premiers moins de la vie et d’amener à 15 % la prévalence de l’inactivité physique dans la population, tout cela d’ici 2030.
Santé pour la paix
L’OMS a également appelé les Etats à se mobiliser pour atteindre l’objectif fixé en 2013 de réduire d’au moins 10 % la consommation d’alcool dans le monde d’ici 2025. Pour le moment, l’action des autorités a été « insuffisante pour faire face à l’ampleur du problème » estime l’instance onusienne qui rappelle qu’une personne meurt toutes les 10 secondes dans le monde en raison des méfaits de l’alcool.
L’OMS a également adopté sa première « stratégie mondiale sur la santé bucco-dentaire », estimant que plus de 3,5 millions de cas de maladies-bucco dentaires sont signalés chaque année, ainsi qu’un nouveau plan « intersectoriel » pour améliorer l’accès aux soins des personnes atteintes d’épilepsie et de troubles neurologiques.
L’Assemblée mondiale de la Santé n’a pas non plus hésité à évoquer les sujets qui fâchent et notamment celui du financement. Les Etats membres sont finalement parvenus à un accord pour faire passer la part des contributions des Etats dans le financement de l’OMS de 16 % actuellement à 50 % en 2030. Une décision qui permettra à l’OMS d’être moins dépendante des donateurs privés (et notamment de Bill Gates) et d’éviter ainsi tout conflit d’intérêt.
Enfin, l’OMS a adopté une résolution condamnant les attaques perpétrées par les forces russes contre les établissements de santé en Ukraine et a créé l’initiative « Santé pour la paix », qui vise à réduire le mieux possible les conséquences des conflits armés sur la santé des populations. « Il ne peut y avoir de santé sans paix et il ne peut y avoir de paix sans santé » a conclut le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, qui a été réélu pour un mandat de 5 ans à la tête de l’institution.
Nicolas Barbet
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinee Equatoriale, suivez Africa-Press