Par Thierry Vigoureux
Africa-Press – Madagascar. DYNAMIQUE. L’IATA, l’association internationale des compagnies aériennes, vient de publier une analyse des perspectives pour le transport aérien sur le continent.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) lance Focus Africa pour renforcer la contribution de l’aviation au développement économique et social de l’Afrique et améliorer la connectivité, la sécurité et la fiabilité pour les passagers et les transporteurs. Cette feuille de route alignera les parties prenantes, qu’elles soient privées ou publiques, pour réaliser des progrès mesurables dans six domaines.
Seulement 2,1 % de l’activité mondiale
Willie Walsh, directeur général de l’IATA (et ancien patron de British Airways et Iberia), souligne : « L’Afrique représente 18 % de la population mondiale, mais seulement 2,1 % des activités de transport aérien (fret et passagers combinés). Combler cet écart afin que l’Afrique puisse bénéficier de la connectivité, des emplois et de la croissance que l’aviation permet, c’est l’objectif de Focus Africa. » Les contraintes des infrastructures, les coûts élevés, le manque de connectivité, les obstacles réglementaires, l’adoption lente des normes mondiales et les pénuries de compétences affectent l’expérience du client ainsi que la viabilité et la durabilité des compagnies aériennes africaines. Les transporteurs du continent ont subi des pertes cumulées de 3,5 milliards de dollars pour 2020-2022.
De plus, l’IATA estime les pertes supplémentaires à 213 millions de dollars en 2023. Les coûts élevés du carburant, l’augmentation des redevances d’utilisation des infrastructures, les diverses taxes et différents prélèvements statutaires, d’autres coûts d’intrants inflationnistes et les obstacles réglementaires entravent le retour à la rentabilité des compagnies aériennes africaines.
Des perspectives encourageantes
L’Afrique dispose d’une base solide pour favoriser l’amélioration de la contribution de l’aviation à son développement, rappelle l’IATA. L’aviation pré-Covid soutenait 7,7 millions d’emplois et 63 milliards de dollars d’activité économique en Afrique. Les projections prévoient que la demande triplera au cours des deux prochaines décennies. « L’Afrique se distingue comme la région avec le plus grand potentiel et les meilleures opportunités pour l’aviation. D’une année sur l’autre, le trafic annuel en Afrique a augmenté de 89 % en 2022, avec une augmentation de la capacité de 51 %. L’initiative Focus Africa renouvelle l’engagement de l’IATA à soutenir l’aviation sur le continent. En tant que nouveau président du conseil des gouverneurs de l’IATA, et le premier d’Afrique depuis 1993, j’ai hâte de veiller à ce que cette initiative démarre du bon pied et offre des avantages mesurables », a déclaré Yvonne Makolo, PDG de RwandAir et première présidente du conseil des gouverneurs de l’IATA (2023-2024).
Six domaines critiques
« Les facteurs limitants du secteur de l’aviation en Afrique sont remédiables. Le potentiel de croissance est clair. Et l’impulsion économique qu’un secteur africain de l’aviation plus prospère apportera a déjà été constatée dans de nombreuses économies. Avec Focus Africa, les parties prenantes s’unissent pour livrer sur six domaines d’intervention critiques qui feront une différence positive. Nous mesurerons le succès et devrons nous tenir pour mutuellement responsables des résultats », demande Walsh.
Les six domaines d’intervention sont :
la sécurité : améliorer la sécurité opérationnelle grâce à un programme collaboratif axé sur les données pour réduire les incidents et accidents dans les airs comme au sol ;
les infrastructures : faciliter la croissance des infrastructures aéronautiques efficaces, sécurisées et rentables pour améliorer l’expérience du client et l’efficacité opérationnelle ;
la connectivité : promouvoir la libéralisation de l’accès au marché intra-africain à travers le marché unique africain du transport aérien (SAATM) ;
La finance et la distribution : accélérer la mise en œuvre de services financiers sûrs, efficaces et rentables et l’adoption de normes de distribution des billets modernes ;
la durabilité : aider l’industrie du transport aérien en Afrique à atteindre les objectifs d’émissions « Net Zero d’ici 2050 » fixés par l’industrie et les États membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) des Nations unies ;
les compétences futures : promouvoir les cheminements de carrière liés à l’aviation et assurer un approvisionnement constant de talents diversifiés et convenablement qualifiés pour répondre aux besoins futurs de l’industrie.
Le pouvoir des partenariats
« Les partenariats différencieront les résultats de Focus Africa des efforts antérieurs visant à stimuler le développement de l’Afrique grâce au transport aérien. En s’associant, les parties prenantes mettront efficacement en commun leurs ressources, leurs recherches, leur expertise, leur temps et leur financement pour soutenir les objectifs communs des six domaines de travail », a ajouté Kamil al-Awadhi, vice-président régional de l’IATA pour l’Afrique et le Moyen-Orient. L’Afrique continue sur la voie de la reprise après la crise du Covid-19. Le fret aérien représente 31,4 % des niveaux de 2019 et le transport aérien représente 93 % des niveaux de 2019.
La reprise complète du transport aérien est attendue en 2024. Le trafic de passagers aériens à destination, en provenance et à l’intérieur du continent revient aux niveaux de 2019 et, dans certaines sous-régions, les a dépassés.
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