“Fourmis zombies” : découverte de la stratégie fourbe d’un parasite, capable de contrôler l’insecte et de relâcher son emprise

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“Fourmis zombies” : découverte de la stratégie fourbe d’un parasite, capable de contrôler l’insecte et de relâcher son emprise
“Fourmis zombies” : découverte de la stratégie fourbe d’un parasite, capable de contrôler l’insecte et de relâcher son emprise

Africa-Press – Madagascar. Ce pourrait être le titre d’un poème inédit de Jean de La Fontaine, mais c’est juste l’extraordinaire, autant que complexe, cycle de vie qu’un ver parasite emploie pour se multiplier, infectant successivement chacun de ces trois animaux. On pensait ainsi tout connaître des stratégies de la petite douve du foie (Dicrocoelium dendriticum), un petit ver plat (plathelminthe). Mais, des chercheurs de l’université de Copenhague (Danemark) viennent d’en découvrir une nouvelle. Ils publient leurs résultats dans la revue Behavioral Ecology.

Un parasite qui prend le contrôle de la fourmi

Au cours de leur cycle de vie, les larves de la douve sont mangées par une fourmi. Tandis que la plupart d’entre elles, soit plusieurs centaines, se calfeutrent dans l’abdomen, rassemblées à l’intérieur d’une capsule où elles seront protégées des sucs gastriques, l’une des larves de ce ver parasite prend la direction du cerveau de l’insecte. Là, l’individu “pirate” la fourmi et prend littéralement le contrôle de son comportement et de ses actions.

Totalement sous emprise, la fourmi va alors grimper le long d’un brin d’herbe de sa prairie. Juché tout en haut, l’insecte se retrouve comme paralysé, n’attendant plus que de se faire brouter par un herbivore – mouton, vache – de passage. La raison ? En manipulant ainsi son hôte, la douve du foie compte bien poursuivre son cycle de maturation et devenir adulte dans l’estomac du ruminant.

En été, les fourmis alternent entre emprise et libre-arbitre

Mais que se passe-t-il si aucun mammifère ne passe à proximité pour brouter le végétal ? Lorsque la température devient trop élevée, la fourmi descend de son échafaud et n’en remontera que le soir lorsqu’il fera de nouveau frais. Les chercheurs ont observé les pérégrinations de 1264 fourmis dans des forêts du Danemark en fonction des températures extérieures. Ils ont découvert que durant les jours d’hiver, les fourmis restaient constamment sous contrôle et ne bougeaient pas de leurs brins d’herbe sacrificiels.

En revanche, en été, les fourmis alternaient entre états sous emprise – soir et matin – et libre-arbitre durant la journée où l’insecte reprenait le contrôle de son corps et pouvait descendre du végétal pour se protéger des rayons solaires trop intenses. Un état “on/off” totalement dépendant de la température extérieure et qui permet au parasite d’éviter que son hôte se fasse griller par les UV.

Un cycle répété à l’infini

La suite est bien connue des biologistes. Une fois dans l’intestin du mouton, les larves de la douve du foie se nourrissent du sang de l’hôte, deviennent adultes et pondent des œufs. Ces derniers sont alors excrétés dans les excréments du ruminant. Consommés par un escargot, les œufs deviennent des larves et se multiplient à l’intérieur du gastéropode. Pour en sortir, les parasites provoquent une toux et sont expulsés dans un mucus. Dont les fourmis sont friandes. Et le cycle peut alors se répéter et se poursuivre à l’infini…

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