Africa-Press – Madagascar. Fusionner la matière de sorte qu’elle libère plus d’énergie qu’on ne lui en a apporté. C’est la première condition pour exploiter une source d’énergie quasi inépuisable à l’échelle de l’humanité: l’hydrogène, dont la fusion – ou plus exactement, celle des noyaux de ses isotopes deutérium et tritium – produit de l’hélium… et de l’énergie.
De l’énergie libérée pendant quelques milliardièmes de seconde
Ce prérequis indispensable a enfin été satisfait en décembre 2022, puis en juillet 2023. Dans un laboratoire du Département américain de l’énergie (DOE), du combustible enfermé dans une petite capsule a fusionné et libéré au moins 1,5 fois plus d’énergie que celle-ci n’en avait reçu, le tout pendant quelques milliardièmes de seconde. C’est plus efficace que le ratio de 0,7 – mais sur une durée de cinq secondes – obtenu avec le JET en Grande-Bretagne en 2021.
Une route encore longue
Cette machine à confinement magnétique enferme la matière échauffée à plus de 100 millions de degrés grâce à des aimants surpuissants. De son côté, le DOE utilise le confinement inertiel: 192 faisceaux laser très intenses bombardent simultanément le combustible. Si l’exploit américain est indiscutable, la route sera longue avant de concrétiser cette approche, puisqu’il a fallu 300 mégajoules (83 kWh) pour alimenter les lasers et produire in fine 3 MJ (0,83 kWh). Pour fournir de l’électricité ainsi, il faudra donc être… 500 fois plus efficace, et conduire dix fusions par seconde !
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