Comment la lumière peut-elle atténuer les troubles du sommeil ?

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Comment la lumière peut-elle atténuer les troubles du sommeil ?
Comment la lumière peut-elle atténuer les troubles du sommeil ?

Africa-Press – Madagascar. En France, 1 adulte sur 3 souffre de troubles du sommeil selon l’Inserm. “La prévalence de ces troubles augmente avec le vieillissement mais les mécanismes biologiques à l’œuvre sont assez méconnus, laissant planer le doute sur leur origine,” indiquent les chercheurs de l’institut. Avec le CNRS et l’Université Claude-Bernard Lyon 1, ils ont essayé d’en identifier les causes. Leur hypothèse ? Il pourrait s’agir d’une désynchronisation de l’horloge biologique dûe à une baisse de perception de la lumière. En effet, leurs travaux ont montré que notre perception de la lumière, c’est-à-dire des longueurs d’ondes, évoluait avec le temps. Les mécanismes de réception de ces ondes ne sont pas les mêmes à 30 ans et à 65 ans. Il faut donc s’adapter, en s’exposant à la lumière qui convient à son organisme. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Journal of Pineal Research.

Une question d’horloge biologique

Le rythme circadien, cycle de 24 heures, dicte le fonctionnement de notre organisme. “La sécrétion de la mélatonine, l’hormone de la nuit, est typiquement circadienne. Sa production augmente en fin de journée peu avant le coucher, contribuant à l’endormissement, et chute avant l’éveil,” précisent les chercheurs. Et le mécanisme de sécrétion de cette hormone est particulièrement sensible à la lumière ! Mais comment ça fonctionne ? Il existe dans certaines cellules de la rétine, des photorécepteurs appelés “mélanopsine”, très sensibles à la lumière bleue. Ils permettent notamment de limiter la production de mélatonine et de réguler le rythme circadien. “Ainsi, lors d’une exposition à la lumière, [ce photorécepteur] devient moteur de la suppression de mélatonine et de la synchronisation de l’horloge biologique,” résument les scientifiques.

Alors, ce système devient-il inopérant avec l’âge, puisque près d’un tiers des français de plus de 65 ans consomme des somnifères de manière chronique ? L’équipe du Centre de recherche en neurosciences de Lyon s’est interrogée sur la cause de ces troubles du sommeil chez les séniors, au travers d’une expérience. La cohorte de volontaires a été divisée en deux groupes. Pour l’un, la moyenne d’âge était de 25 ans, et pour l’autre, 59 ans. Les participants ont été exposés à 9 lumières différentes, correspondant à 9 longueurs d’ondes précises. Résultat: chez les jeunes, la lumière bleue est très efficace pour inhiber la production de mélatonine et donc réguler l’horloge biologique. En revanche, chez les séniors, des récepteurs différents de la mélanopsine semblent être impliqués. Notamment des cônes, récepteurs qui permettent la vision des couleurs.

“Ces données suggèrent que le vieillissement s’accompagne d’une diminution de l’implication de la mélanopsine dans la perception visuelle, mais que la rétine parvient à compenser cette perte par une augmentation de la sensibilité d’autres photorécepteurs,” révèlent les auteurs. Un mécanisme de régulation de la mélatonine qui était jusqu’alors inconnu.

Quelle lumière privilégier ?

Si les plus jeunes peuvent donc se contenter d’une lumière bleue – les éclairages LED par exemple – pour synchroniser leur horloge circadienne, les séniors, eux, ont besoin d’une lumière plus riche en couleurs comme la lumière du soleil. “Ces résultats encouragent les personnes plus âgées à s’exposer davantage à la lumière du jour, plus riche en longueurs d’ondes, plutôt qu’à la lumière artificielle, afin d’éviter de développer des troubles du sommeil et d’autres altérations telles que des troubles de l’humeur ou du métabolisme…” conclut Claude Gronfier, chercheur à l’Inserm et co-auteur de l’étude.

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