Africa-Press – Madagascar. Les bureaux de la Commission électorale de district (CED) de Tsihombe ont été incendiés hier après-midi. Des manifestants mécontents des résultats des élections législatives sont pointés du doigt dans cet acte qui reste avant tout criminel. Ils seraient en colère contre des suspicions de fraude dans cette circonscription électorale. Ils s’en prenaient également aux bureaux du district, attenant à ceux de l’instance chargée des élections de cette localité.
Ce spectacle désolant de Tsihombe risque toutefois de se produire dans d’autres circonscriptions et témoigne déjà le début de dégénération de la situation politique dans le pays après la publication des résultats provisoires partiels des élections législatives par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Déception et frustration sont en effet au rendez-vous chez les partisans des candidats qui sont donnés gagnants dans leurs circonscriptions électorales respectives parce que l’instance chargée des élections publie des résultats différents à ceux qu’ils ont cru.
Dans le district d’Ambatondrazaka, par exemple, le député sortant, Fidèle Razara Pierre de l’opposition a lancé un appel général à tous les responsables concernés sur les tentatives de détournements des résultats dans cette circonscription. Il a fait de ses vœux de faire tous les moyens, même à l’encontre de sa vie, pour protéger les résultats et donc sa victoire dans son fief avec la plateforme “Firaisankina”.
A Faratsiho, les affrontements entre les candidats de l’IRMAR, Lalatiana Rakotondrazafy, et de Firaisankina, Mily, sont avant tout médiatique avec notamment leur déclaration respective de victoire et des accusations, coup pour coup, des cas de fraude. L’ancienne ministre de l’Enseignement technique a dénoncé bien avant le scrutin des cas de menaces et d’agression de ses partisans par l’équipe de son rival, des actes qui se poursuivraient également après les élections.
D’autres cas d’affrontements politiques post-électoral sont également rapportés à Mahajanga, à Toliara ou encore à Antananarivo. Ils opposent toujours les candidats du pouvoir et ceux de la plateforme Firaisankina ou encore à ceux des candidats indépendants.
Face à des situations pareilles, les observateurs internationaux ont appelé les candidats au calme et à recourir, le cas échéant, à la voie légale en portant l’affaire devant les tribunaux des contentieux électoraux, comme la HCC. Mais la plupart des concernés se disent « las » de cette institution et n’ont plus confiance en celle-ci, comptant ainsi résoudre les différends à leurs propres manières.
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