Africa-Press – Madagascar. Alors que les réseaux sociaux bruissent de rumeurs et de déclarations supposées du Premier ministre Christian Ntsay évoquant des tensions entre institutions, la Primature a rapidement réagi. Dans un communiqué , le chef du gouvernement affirme n’avoir jamais tenu de tels propos et condamne fermement la propagation de ce qu’il qualifie de « mensonges destinés à déstabiliser le pouvoir ». Il annonce également des poursuites judiciaires contre les auteurs de cette campagne, qu’il juge diffamatoire.
Pourtant, ce démenti intervient dans un climat où les tensions entre institutions sont bien palpables. Le président de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), Florent Rakotoarisoa, est lui aussi sorti de son silence pour dénoncer les rumeurs qui le visent personnellement. Il en appelle à la responsabilité collective pour éviter l’escalade et protéger l’équilibre institutionnel.
Mais la réalité semble plus complexe que les dénégations officielles. La récente convocation du premier vice-président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Andoniaina Andriamalazaray, par les forces de l’ordre, a ravivé les tensions entre la CENI et le Sénat. En toile de fond: une plainte qui serait liée, selon la CENI elle-même, au président du Sénat, le général à la retraite Richard Ravalomanana. Le président de la CENI, Arsène Dama, a dénoncé publiquement une attaque injustifiée contre l’indépendance de l’institution, lors d’une conférence de presse où le ton était aussi solennel que ferme.
Dans ce climat tendu, les proches du régime pointent du doigt les partisans de l’ancien président Marc Ravalomanana, qu’ils accusent d’être les instigateurs des récentes manipulations médiatiques. Une stratégie de diversion, selon certains observateurs, qui notent que le pouvoir actuel préfère chercher des boucs émissaires plutôt que d’affronter les vrais problèmes de gouvernance.
Alors que les institutions sont censées travailler dans la complémentarité, cette succession d’incidents témoigne au contraire d’un climat de méfiance et de rivalité croissante. Et si les dirigeants s’efforcent de minimiser la portée de ces tensions, l’opinion publique, elle, s’inquiète d’une dérive où les rapports de force politiques prennent le pas sur l’intérêt national.
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