Africa-Press – Madagascar. Dans un communiqué conjoint publié vendredi relatif à la tenue de la deuxième session de leur commission mixte sur les îles Éparses, organisée le 30 juin 2025 à Paris, France et Madagascar, évoque les tenants et aboutissants de cette rencontre qui s’est tenue dans un climat qualifié de « franc, constructif et respectueux ». Mais derrière le vernis diplomatique, peu d’avancées concrètes sont à relever. La France, ferme sur ses positions, semble bien décidée à ne rien céder de ses prérogatives sur les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India.
Face à cela, la délégation malgache, pourtant conduite par une ministre chevronnée et composée de plusieurs hauts responsables, n’a pas réussi à imposer un rapport de force. Ses demandes, parmi lesquelles la suspension des actions unilatérales françaises, l’accès libre aux zones de pêche pour les Malgaches, la participation active à la recherche scientifique, et surtout la reconnaissance de la souveraineté de Madagascar sur ces îles, n’ont rencontré qu’un vague « prise de note » de la part de Paris. La France, en réponse, a préféré parler coopération environnementale, protection de la biodiversité et lutte contre la pêche illégale: autant de sujets périphériques qui permettent de maintenir le dialogue… tout en contournant l’essentiel.
Il est frappant de constater à quel point le communiqué masque l’asymétrie des échanges. Les formulations creuses, « respect des positions », « volonté partagée de dialogue », « relation mutuellement bénéfique », dissimulent une réalité plus dure: la France gère ces îles comme des territoires français à part entière, alors que Madagascar continue de revendiquer leur restitution sans parvenir à faire évoluer le dossier.
Le manque d’ambition stratégique du côté malgache interroge. Si la posture est ferme dans les discours, elle peine à se traduire en actes ou à susciter un réel appui international. Pendant ce temps, Paris consolide ses acquis, avance ses pions sur le terrain de l’économie bleue et de la science, et repousse tout débat sur la souveraineté à plus tard, voire aux calendes grecques.
Ce nouvel épisode diplomatique, plus symbolique que décisif, révèle une fois encore l’incapacité de la partie malgache à transformer ses revendications en leviers de négociation efficaces. Une prochaine session est prévue à Madagascar, à une date encore indéterminée. Mais pour les observateurs, sans inflexion majeure dans la stratégie de la Grande Île, la France n’a aucune raison de changer de cap.
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