Africa-Press – Madagascar. Le gouvernement tiendra aujourd’hui un conseil des ministres à Sainte-Marie, une des villes touristiques phares du pays. Une fois de plus, c’est une destination inhabituelle pour un exercice censé être sobre et centré sur les affaires publiques. En effet, ce déplacement survient à peine une semaine après un autre conseil délocalisé à Fianarantsoa, et fait suite à ceux tenus récemment à Nosy Be, Toliara et Mahajanga.
Cette fréquence croissante des réunions en province soulève des interrogations légitimes sur leur finalité réelle. S’agit-il d’une volonté sincère de « rapprocher l’État du peuple », comme le suggèrent certains éléments de langage officiels, ou bien d’une forme déguisée de vacances gouvernementales aux frais des contribuables?
Plusieurs observateurs notent que des ministres sont arrivés par avion la veille, avec leurs équipes, loin de tout effort d’exemplarité ou de sobriété. Aucun déplacement en voiture personnelle, aucun souci apparent du coût du carburant ou de l’état des routes: des privilèges que bien peu de citoyens partagent aujourd’hui. Et pourtant, le Premier ministre avait évoqué d’une politique d’austérité de rigueur devant les parlementaires lors de la première session ordinaire de l’année. Force est alors de se demander quelle austérité?
Le caractère répétitif et touristique des lieux choisis interroge sur la pertinence et l’efficacité réelle de ces conseils décentralisés. À l’heure où les besoins sociaux urgents, les coupures d’eau et d’électricité, les intoxications alimentaires et la vie chère alimentent l’inquiétude populaire, ces déplacements collectifs de l’exécutif peuvent donner le sentiment d’un décalage croissant entre les gouvernants et la réalité quotidienne du pays. La transparence sur le contenu réel de ces réunions et sur leur coût global devient donc une exigence démocratique.
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