Africa-Press – Madagascar. Le ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Olivier Jean Baptiste, est limogé. L’annonce a été faite par le président de la République malgache, Andry Rajoelina, au lendemain d’un mouvement populaire d’une rare intensité contre les coupures d’eau et d’électricité. Présentée comme une réponse immédiate à la colère de la population, cette décision intervient dans un climat explosif, marqué par des émeutes, des pillages et un bilan officiel d’au moins cinq morts.
Depuis plusieurs jours, Antananarivo et plusieurs grandes villes du pays sont le théâtre de manifestations massives, réunies sous le mot d’ordre « Leo Délestage » (« Assez des coupures »). La contestation a rapidement dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre, contraignant les autorités à instaurer un couvre-feu nocturne. Face à cette pression de la rue, Andry Rajoelina a justifié le départ de son ministre comme une mesure forte, destinée à apaiser les tensions et à répondre aux frustrations populaires.
Dans son discours, le président malgache a promis des réformes rapides, une meilleure prise en charge des victimes des émeutes et un dialogue direct avec les jeunes, fer de lance du mouvement contestataire. Il a également réaffirmé sa détermination à contrer toute tentative de déstabilisation, évoquant même le risque de coup d’État.
Mais la crise dépasse désormais la seule question de l’énergie et de l’eau. Elle prend une dimension sécuritaire, avec l’intensification des pillages visant magasins et centres commerciaux. Depuis vendredi soir, des habitations privées sont également ciblées. Plus inquiétant encore, des éléments des forces de l’ordre sont accusés, selon plusieurs témoignages corroborés par des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, d’être auteurs ou complices de ces exactions.
Quoi qu’il en soit, une nouvelle journée de manifestation est annoncée ce samedi, toujours pour dénoncer les coupures. Les jeunes de la Génération Z, acteurs centraux de la mobilisation, ainsi que les étudiants des universités, assurent vouloir organiser un rassemblement pacifique. Mais dans un climat aussi tendu, l’issue de ce nouveau mouvement reste incertaine.
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