Africa-Press – Madagascar. Le Central Intelligence Service (CIS), principal organe national de renseignements, a annoncé avoir déjoué une tentative de coup d’État samedi dernier. Le contrôleur général de police Ruffin Lebiria, qui vient de prendre ses nouvelles fonction, a affirmé lors d’une conférence de presse organisé à Antanimora qu’il y aurait un réseau structuré, financé et équipé pour mener une opération de déstabilisation dans le pays.
Le CIS s’est appuyé sur des informations croisées concernant un groupe d’individus suspectés de fomenter un soulèvement armé. Un ordre de perquisition a été délivrée vendredi en fin d’après-midi au domicile des suspects. L’opération, menée conjointement avec la 4e section de la Brigade criminelle de la Police Nationale s’est prolongée toute la nuit. À l’aube, les agents ont mis la main sur un véritable arsenal: six fusils, dont trois armes automatiques récentes, ainsi que plusieurs armes d’épaule. Par ailleurs, deux milliards d’ariary en liquide, dont une partie serait issue directement d’une banque, ainsi qu’un montant non communiqué de devises étrangères ont été saisies. Ces éléments « ne laissent aucun doute sur la préparation d’un coup d’État », a déclaré Ruffin Lebiria
Selon les premières conclusions, les fonds auraient été destinés à financer l’assassinat d’un haut responsable politique malgache, dont l’identité demeure confidentielle. L’affaire prend ainsi une dimension particulièrement grave dans un contexte politique déjà instable.
Deux ressortissants étrangers ont d’ailleurs été interpellés, tandis que deux autres suspects sont toujours activement recherchés. Ni l’identité ni l’origine de ces deux individus n’ont été révélées. Mais, en milieu de journée samedi, les informations faisant état de l’arrestation de deux ressortissants lituaniens en possession de plusieurs kilos de drogue ont suscité la confusion.
Quelques semaines plus tôt, le député-journaliste Fidèle Razara Pierre avait pourtant lancé une alerte publique: selon lui, la tête du colonel Michaël Randrianirina, président du Conseil de la refondation de la République, serait « mise à prix » par ses détracteurs. Cette révélation, qui avait alors suscité peu de réactions officielles, prend aujourd’hui une résonance inquiétante.
Actuellement, le CIS, épaulé par la Brigade criminelle, poursuit ses investigations pour identifier les commanditaires de cette tentative et mesurer l’étendue de la conspiration. Si le voile du secret reste épais autour de l’affaire, une certitude s’impose: la stabilité politique de Madagascar vient, une fois encore, d’échapper de justesse à une menace d’une gravité exceptionnelle.
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