Africa-Press – Madagascar. La demande de liberté provisoire déposée par Me Mirantsoa Randriamiarimisaina en faveur de sa cliente, Rinah Rakotomanga, a été rejetée. Hier, l’avocate a affirmé que l’affaire pour laquelle l’ancienne présidente du conseil d’administration de Madagascar Airlines est poursuivie « ne tient pas ». « Il s’agit plutôt d’une poursuite politique », dénonce-t-elle, précisant qu’elle compte produire tous les documents nécessaires pour démontrer l’invalidité de la procédure.
Pour la défense, ce dossier relève avant tout d’un litige commercial. Sans le dire explicitement, cette position laisse entendre que le tribunal de commerce serait, selon elle, le mieux habilité à en connaître. Or, les plaignants — dont l’identité n’a pas été révélée — ont saisi le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) pour dénonciation de corruption. Les accusations retenues contre l’ancienne responsable portent notamment sur un détournement de deniers publics, une complicité de détournement, du favoritisme et un abus de fonction.
Selon les éléments du dossier, Rinah Rakotomanga aurait attribué un marché à l’entreprise de son compagnon alors qu’elle dirigeait le conseil d’administration de Madagascar Airlines. Elle aurait également exercé des pressions sur les autres membres du conseil afin d’obtenir leur aval. Les faits remontent à 2023, sous le régime du président Andry Rajoelina, auquel l’accusée était réputée proche. D’après la défense, le chef de l’État aurait, à l’époque, fermé les yeux pour protéger ses proches.
Rinah Rakotomanga a été arrêtée le dimanche 10 novembre à Antetezambaro, dans une villa isolée de cette commune enclavée de Toamasina, en compagnie de son compagnon. Elle avait déjà été convoquée par le BIANCO, mais n’avait pas répondu à cette convocation, ce qui a conduit à son arrestation. Avant cette interpellation, elle faisait déjà l’objet d’une interdiction de sortie du territoire (IST), aux côtés d’une vingtaine de hauts responsables de l’ancien régime.
Cherchant par tous les moyens à obtenir sa libération, son avocate a aussi évoqué la dégradation de l’état de santé de sa cliente. Mais « elle ne s’en plaint pas », regrette Me Mirantsoa Randriamiarimisaina. Par ailleurs, une campagne de communication dénonçant les conditions de détention à Antanimora prend de l’ampleur: près de 150 prisonnières y dormiraient entassées « comme des sardines », dans des conditions jugées inhumaines. C’est dans l’une de ces cellules que se trouverait actuellement Rinah Rakotomanga.
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