Africa-Press – Madagascar. Fête en famille ou dans des espaces malgré la recrudescence de la Covid-19, le mot d’ordre était de « bien finir » l’année 2021. Une année difficile et qui devait être l’année de la reprise pour des Malgaches fatigués des affres de la vie exacerbés par la pandémie de la Covid
Cherté de la vie, problèmes socio-économiques, quotidiens difficiles où il n’est pas évident pour tout un chacun de se projeter. Un climat social qui pèse sur l’ambiance de fin d’année mais qui n’a toutefois pas empêché les Malgaches de respecter la « fête de la bonne année ». Le réveillon de la Saint-Sylvestre correspond à ces quelques heures où l’on s’offre l’occasion d’effectuer une pause entre l’année qui s’achève et celle qui va commencer. Et « repartir du bon pied » était le mot d’ordre. « On a droit à quelques heures de fête et de joie en famille. Les années 2020 et 2021 étaient tout sauf faciles. En se donnant ce petit temps de bonheur, on espère vivre une meilleure année en 2022 », nous a confié Ranto, un habitant de la Capitale. Loin des rythmes endiablées des pistes (généralement le salon à la maison ou ailleurs) des jours heureux, l’ambiance était plus ou moins présente. « L’important est de bien finir l’année 2021 », explique Herisoa, lavandière du quartier d’Ankadifotsy. Propos partagés par Hortensia, une habitante d’Antalaha joint au téléphone « comme on est fatigué des difficultés de la vie, et comme on a été privé de fête durant l’année 2020 à cause des restrictions nées de la Covid-19, on a préféré se défouler un peu. Et quand je dis, un peu, c’est vraiment insignifiant ». La tradition a été respectée malgré un contexte qui n’invitait pas à la fête. Si l’on fait un petit retour social sur l’année qui vient de finir, les Malgaches ont eu une année marquée par la hausse des prix des produits de premières nécessités, des coupures intempestives de l’électricité et de l’eau de la Jirama, des feux de forêts qui ont dévoré des milliers d’hectares de richesses naturelles et enfin d’un regain des contaminations liées à la Covid-19. Et sur ce dernier point, les autorités du pays reconnaissent une entrée dans la troisième vague.
Pas rassurant.
Outre l’ascension fulgurante du taux de contamination de la Covid-19, marquée d’ailleurs par la réouverture de plusieurs centres de traitement, la projection faite par l’INSTAT (Institut National des Statistiques) relative au taux d’inflation de l’année 2022 présage une année non aisée pour les Malgaches dont le pouvoir d’achat est loin d’être le meilleur du monde. En effet, selon cet organisme « les prévisions pour 2022 afficherait un taux (d’inflation) moyen dépassant la barre de 7%, mais reviendraient au niveau de 6% pour les années suivantes ». Une situation née de « la reprise de la croissance économique à Madagascar, qui a débuté en 2021 et qui se poursuivra en 2022 » et qui va induire « une augmentation significative des prix sur le marché », continue d’expliquer l’INSTAT. Ainsi, la « situation est caractéristique d’une situation normale marquée par le retour à la normale et une relance post-crise de notre économie, et où la demande a commencé́ à rebondir et continuera à bondir après s’être effondrée pendant les moments forts de la crise sanitaire déclenchée en mars 2020 ».
Chantier
. Du côté du gouvernement malgache, l’année 2022 se voudrait être une année « chargée » pour le secteur social. En effet, si l’on s’en tient à la loi des finances 2022, l’Exécutif a avancé une augmentation significative des dépenses publiques dédiées aux secteurs sociaux. Ce, par comparaison aux dispositions de la loi des finances 2021. Des dépenses que le gouvernement entend affecter à la construction d’infrastructures sociales telles que des hôpitaux publics, des centres de santé de base. Le gouvernement prévoit également de recourir au recrutement massif d’agents publics dans les départements de la santé et de l’éducation. Le renforcement du système d’approvisionnement et d’accès à l’eau ainsi que la construction d’infrastructures dans les secteurs productifs viennent s’ajouter à la liste des projections de l’État pour cette année. Si les projections sont faites, dans les règles de l’art, l’on attend les réalisations… qui sont quant à elles discutables.
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