Jardin d’Antaninarenina : Travail de mémoire réussi avec « Tsiaro ny faha-50 taonan’ny 1972 »

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Jardin d’Antaninarenina : Travail de mémoire réussi avec « Tsiaro ny faha-50 taonan’ny 1972 »
Jardin d’Antaninarenina : Travail de mémoire réussi avec « Tsiaro ny faha-50 taonan’ny 1972 »

Africa-Press – Madagascar. Les trois jours consacrés à la mémoire du « 13 mai 1972 », un demi-siècle après, se clôturent ce jour au jardin d’Antaninarenina. Un événement à la hauteur de l’angularité de cette année dans l’histoire post–coloniale malgache.

Les réponses à tous les doutes inscrits dans la mémoire collective concernant les événements de 1972 sont entre les mains des malgaches. À en croire le discours général, surtout chez les intellectuels, durant ces deux premiers jours de « Tsiaro ny faha-50 taonan’ny 1972 ». Dès la première journée, cinq sommités intellectuelles ont annoncé les couleurs.

« Je ne pouvais pas apprendre la physique sans la langue française. Cependant, l’impact de mai 72 a fait que j’ai pu moi-même choisir mon thème de recherche », a souligné la professeure Marta Andriatsiferana. Si la malgachisation a été stigmatisée en étant l’échec de 1972, la quête de liberté économique, intellectuelle, politique et culturelle a été avant tout le principe fondateur.

Puisqu’avant 1972, Madagascar était déjà indépendant, les fonctions régaliennes étaient toujours sous l’emprise des français. Yves Lucien Rabarisolonirina a cité par exemple, le ministère de la Défense ou le directeur du cabinet de la Présidence de la République. Les sociétés comme la Star, la Société Générale, sont aussi autant de vestiges de ce colonialisme qui ne disait pas son nom.

La professeure Lucile Rabearimanana a évoqué les ramifications populaires de ce ras-le-bol généralisé, dont les soubresauts ont commencé à Antananarivo pour atteindre tout le pays. « Les étudiants, les opérateurs économiques malgaches, je dis bien malgaches, les agriculteurs… finalement tout le peuple », cite-t-elle.

Il va sans dire que les français ne voyaient pas cette aspiration patriotique et nationale d’un bon œil. La répression, sous la Présidence de Tsiranana, pourtant élu à 97 % au mois de janvier 1972, a été meurtrière. Monja Jaona, en 1971, en a été un des premiers témoins à Toliara.

Cette première journée a été riche. Des éclaircissements ayant permis de comprendre la situation de Madagascar actuellement. En parallèle, une exposition sur les moments cruciaux de l’Indépendance malgache jusqu’à mai 1972 a été installée dans le jardin d’Antaninarenina. Tout un symbole puisque le premier coup de feu tiré pendant cette crise a eu lieu à cet endroit.

La deuxième journée a été tout autant fournie. Pour ne citer que la troupe Ramilison Besigara Zanany est intervenu sur le rapport entre l’art musical et la lutte de 1972. Le professeur Serge Henri Rodin a actualisé cet évènement à travers les textes de rappeurs, poètes et chanteurs de variétés. Rossy est venu entonner quelques titres. Ce jour, il y aura quatre activités, il se conclura par un concert de « vakisôva ».

« Nous apportons seulement des éléments historiques, à chacun de répondre à ses propres questions » concernant 1972, fait savoir Monique Rakotoanosy, enseignante chercheuse, et cheffe de file de l’observatoire des médias « Ilontsera ». Celui-ci a été l’un des organisateurs de ces trois jours à la mémoire du « 13 mai 72 », avec le Cercom, centre de recherche en communication de l’Université d’Antananarivo.

Maminirina Rado

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