Affaire Ambohimalaza: 31 Morts et Population en Détresse

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Affaire Ambohimalaza: 31 Morts et Population en Détresse
Affaire Ambohimalaza: 31 Morts et Population en Détresse

Africa-Press – Madagascar. L’étau se resserre autour de la Dr Manuella Vololoniaina, directrice de la Veille sanitaire, de la Surveillance épidémiologique et Riposte (DVSSER), dont la récente déclaration sur l’affaire d’Ambohimalaza a provoqué une onde de choc. Sans la nommer, certains proches du régime l’accusent ouvertement de « faute professionnelle » et de « médiocrité ». La raison? Une sortie jugée peu rigoureuse — voire embarrassante — dans laquelle elle a prononcé maladroitement le mot « empoizment » face aux caméras de TV5 Monde, dans une séquence devenue virale.

Mais au-delà de ce que certains qualifient de « faux-pas linguistique », c’est le fond de l’affaire qui interroge. Un conseiller du président affirme que Dr Vololoniaina n’était pas autorisée à s’exprimer publiquement sur ce dossier. Une précision qui rappelle que la communication au sein du ministère de la Santé publique est verrouillée depuis l’arrivée du Professeur Zely Randriamanantany à la tête de ce département ministériel , une situation que dénoncent régulièrement journalistes et professionnels des médias, contraints de naviguer dans un brouillard d’informations inaccessibles.

Sur TV5 Monde, la directrice n’a pas simplement zézayé. Elle a surtout choqué en déclarant: « Je n’ai pas le nom, mais on m’a dit que c’est de l’empoizment. Et je ne veux pas savoir ». Une posture déconcertante, pour ne pas dire cynique, alors que des dizaines de familles pleurent leurs morts et que l’opinion publique attend toujours une vérité claire sur les causes du drame.

L’indignation populaire s’est accentuée face à une telle désinvolture, alors que le pays traverse l’un des plus lourds épisodes toxico-épidémiologiques de ces dernières années. Le ton, jugé insensible, et l’apparente absence de compassion dans les propos officiels, tranchent avec la douleur des familles endeuillées.

Mais ce n’est pas tout. Le témoignage d’une mère, relayé par des médias locaux, met en lumière un autre visage accablant du système: celui d’un médecin de l’HJRA qui aurait refusé d’examiner un des deux jeunes malades en très grande difficulté respiratoire tant que leur maman reste présente dans la salle. Après avoir été contrainte de sortir sous pression, elle a vu l’un de ses enfants mourir quelques instants plus tard. Un récit poignant qui soulève une question sur l’humanité du personnel soignant dans cette crise sanitaire grave.

À ces attitudes s’ajoute une gestion institutionnelle toujours aussi opaque. Les ministères de la Justice et de la Santé publique semblent garder le silence sur les avancées de l’enquête. Aucune communication claire sur les résultats toxicologiques, aucune précision sur la femme qui aurait organisé l’anniversaire — présentée comme hospitalisée dans un état stable. Cette absence de transparence alimente la frustration nationale.

Face à cette accumulation de défaillances, une mobilisation citoyenne prend forme. Des voix s’élèvent pour organiser une grande marche en hommage aux 31 victimes déjà recensées. Reste à savoir si ce mouvement sera autorisé ou réprimé, et surtout, si les autorités oseront enfin faire preuve de vérité et d’humilité dans cette affaire aux allures de scandale d’État.

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