Africa-Press – Madagascar. La monnaie nationale, l’ariary, se déprécie fortement face aux principales devises étrangères de référence, l’euro et le dollar. La cours de change d’hier, publiée par la Banque centrale de Madagascar indique que l’euro s’échange désormais contre 4 725,69 ariary, alors que le dollar américain vaut 4 454,57 ariary. Et il s’agit jusqu’ici du niveau record de l’euro qu’il n’a jamais connu face à l’ariary.
La dépréciation de l’ariary s’explique a priori par le retour en force de l’euro après sa dégringolade à l’issue des débuts de guerre en Ukraine. Au mois de septembre, comme au mois d’octobre, l’euro était passé en deçà des 4 000 ariary et a été largement dépassé par le dollar. Mais l’inversion de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, engagée depuis le mois de juillet, consistant entre autres à augmenter progressivement ses taux d’intérêt et à soutenir la dépense publique et la consommation des ménages et des entreprises, semble finalement apportée ses fruits.
Incontestablement, cette dépréciation de l’ariary, ne fera que renforcer la tendance inflationniste qui devrait perdurer en 2023, selon la prévision des économistes malgaches, et surtout selon le ministère de l’Economie et des Finances, dans la loi de Finances 2023. Actuellement, le taux d’inflation est déjà de l’ordre de 10,4%.
L’éventuelle augmentation de l’importation, dans le cadre des fêtes de fin d’année risque davantage d’aggraver la situation de notre monnaie nationale. L’essor du tourisme et son apport non considérable en matière d’entrée de devises étrangères risque de ne pas équilibrer la balance. C’est la raison pour laquelle des économistes estiment qu’il est temps que les dirigeants malgaches adoptent une politique monétaire plus efficace, pour non seulement stabiliser les prix, soutenir la croissance et mieux contrôler le taux de change.
Les efforts menés par les dirigeants en matière de rapatriement de devises doivent, entre autres, soutenus pour les rendre plus efficaces. Mais une politique efficace pour soutenir également la dépense publique et la consommation, ainsi qu’une stratégie pour limiter la dépendance à l’importation, sont nécessaires. Encore, faut-il qu’il y ait également une stabilité pérenne dans le pays pour que l’effet escompté soit effectif. Mais à l’allure où vont les choses, et notamment en cette veille de l’élection présidentielle, l’ambiance politique continue de se dégrader dans le pays.
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