Dans le nord du Mali, la Minusma accélère son retrait de Kidal

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Dans le nord du Mali, la Minusma accélère son retrait de Kidal
Dans le nord du Mali, la Minusma accélère son retrait de Kidal

Africa-Press – Mali. Alors que l’armée fait route vers Kidal en vue de récupérer le camp onusien, les Casques bleus pourraient quitter cette localité du Nord plus tôt que prévu. Un véritable problème pour Bamako.

Initialement prévu mi-novembre, le retrait des Casques bleus de leur base de Kidal s’accélère. Alors que le staff civil doit commencer à se retirer du camp ce 25 octobre, plusieurs contingents militaires préparent leur départ. C’est le cas des Casques bleus tchadiens, qui pourraient être les premiers éléments militaires à quitter cette localité du nord du Mali, fief des rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP). En charge de son propre désengagement, N’Djamena négocie son départ anticipé avec les Nations unies.

Affrontement entre Goïta et le CSP

Côté tchadien, le dossier est, entre autres, géré par la hiérarchie militaire, mais aussi par le ministre des Affaires étrangères Mahamat Saleh Annadif, qui fut à la tête de la Minusma entre 2015 et 2021, avant d’être remplacé par le Mauritanien El-Ghassim Wane.

Si la date du départ définitif des effectifs de Kidal est encore en discussion, les Tchadiens devront être suivis par un important contingent guinéen et par des équipes de soutien militaires venues notamment d’Égypte, du Cambodge, du Népal et du Bangladesh.

Pour la junte d’Assimi Goïta, le timing du désengagement des Casques bleus de Kidal pose problème. Depuis plusieurs mois, l’armée malienne et le CSP, présidé par Alghabass ag Intalla, s’affrontent pour la récupération des camps onusiens du nord du Mali.

L’ultime objectif

Selon l’accord qui la lie à l’État malien, la Minusma est tenue de restituer aux autorités locales les emprises qu’elle occupe. Mais ce n’est pas du goût des rebelles du Nord, qui considèrent que les bases du septentrion sont situées dans leur zone d’influence.

Toute à sa volonté de restaurer la souveraineté de Bamako sur l’ensemble du territoire malien, la junte a fait de la récupération de Kidal son principal objectif. Depuis le 2 octobre, une colonne militaire composée de soldats maliens et d’éléments de Wagner est en route vers le bastion de la rébellion.

Alors que le convoi stationne actuellement à Anéfis, à une centaine de kilomètres au sud de Kidal, le retrait anticipé de la mission onusienne à Kidal pourrait jouer en faveur des rebelles. Si les forces armées maliennes (Fama) n’atteignaient pas la zone avant le départ des Casques bleus, le camp serait ainsi récupéré par les combattants du CSP.

Le précédent d’Aguelhok

Ce 23 octobre, le désengagement du contingent tchadien de la base d’Aguelhok a également fait l’objet de perturbations. Alors que Bamako et N’Djamena étaient parvenus à un compromis permettant au convoi de disposer d’une couverture aérienne, le vol d’un appareil tchadien censé arriver à Gao aurait finalement été interdit par les autorités maliennes.

Après le départ des Casques bleus d’Aguelhok, la direction de l’information et des relations publiques de l’armée, dirigée par le colonel Souleymane Dembélé, a déploré dans un communiqué que « ce retrait [n’ait] point fait l’objet de rétrocession aux Fama », laissant ainsi le camp aux mains des rebelles du Nord, qualifiés de « terroristes » par l’armée.

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