Cyberfraude : Corruption et Gouvernance Faible en Afrique

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Cyberfraude : Corruption et Gouvernance Faible en Afrique
Cyberfraude : Corruption et Gouvernance Faible en Afrique

Africa-Press – Mali. Dans un nouveau rapport, les Nations unies alertent sur l’expansion massive de l’industrie de la cyberfraude, estimée à plusieurs milliards de dollars et orchestrée par des réseaux criminels asiatiques.

Ces réseaux, qui ont émergé en Asie du Sud-Est, se sont rapidement étendus à d’autres régions, notamment l’Amérique latine et l’Afrique, posant une menace mondiale nécessitant une réponse urgente de la communauté internationale.

Selon le rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), des réseaux criminels nés dans des pays comme le Cambodge, le Myanmar et le Laos ont évolué vers des opérations à grande échelle et se sont étendus de manière significative à d’autres parties du monde, y compris en Afrique.

Ils ciblent désormais des pays comme la Zambie, l’Angola ou encore la Namibie, en profitant de la faiblesse des institutions et de la corruption locale.

Leur stratégie repose sur la création de « plateformes de fraude » qui emploient des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart victimes de traite d’êtres humains, forcées à escroquer des cibles dans le monde entier via Internet.

Ces opérations se sont largement répandues en Afrique, affectant des centaines de milliers de victimes.

Les réseaux criminels asiatiques ont commencé à établir leur présence en Afrique. Le rapport indique que ces groupes, initialement actifs dans les zones frontalières de l’Asie du Sud-Est, ont désormais implanté leurs opérations dans plusieurs pays africains, en particulier en Zambie, en Angola et en Namibie.

Ils tirent profit de la corruption et de la faiblesse institutionnelle pour mener à bien leurs arnaques en ligne.

Dans de nombreux pays africains, les conséquences sont de plus en plus visibles. Plusieurs cas ont été signalés en Afrique de l’Est — notamment au Kenya et en Éthiopie — où des personnes ont été attirées par de fausses offres d’emploi au Myanmar avant de se retrouver piégées dans des centres de fraude exploitant des victimes à l’échelle mondiale.

Beaucoup ont été libérées grâce à la coopération internationale, et plusieurs centaines ont été rapatriées après avoir subi exploitation et torture.

Selon The East African, environ 7 000 personnes originaires de plus de 50 pays, pour la plupart africains, ont été libérées lors de raids contre des installations contrôlées par ces réseaux au Myanmar.

À l’échelle mondiale, l’ONU estime que l’Asie du Sud-Est à elle seule a subi des pertes de 37 milliards de dollars en 2023 à cause de la cyberfraude.

Aux États-Unis, les pertes dues aux escroqueries liées aux cryptomonnaies ont dépassé 5,6 milliards de dollars.

En Afrique, l’impact de ces activités criminelles est en forte augmentation, avec des citoyens ciblés par des fraudes diverses: investissements fictifs, monnaies numériques, escroqueries sentimentales, etc.

Malgré les campagnes menées par la Chine, le Myanmar et la Thaïlande pour démanteler ces réseaux dans les régions frontalières, les groupes criminels ont su s’adapter et se déplacer vers des zones plus reculées, marquées par une gouvernance faible, y compris certaines régions d’Afrique.

Par exemple, au Nigeria, 792 personnes ont été arrêtées lors d’un récent coup de filet, parmi lesquelles des ressortissants chinois et philippins impliqués dans des fraudes aux cryptomonnaies et des escroqueries sentimentales.

L’ONU avertit que l’inaction face à ces réseaux pourrait avoir des conséquences « sans précédent » en Asie du Sud-Est et en Afrique.

Elle insiste sur le fait que seule la coopération internationale permettra de freiner la progression de cette industrie. Elle appelle à renforcer les efforts pour assécher les sources de financement de ces groupes et démanteler leurs structures.

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