Africa-Press – Mali. L’Union africaine a lancé un plan stratégique global visant à accélérer la mise en œuvre du protocole de libre circulation des personnes entre ses États membres, une initiative qui reflète la prise de conscience croissante de l’importance de la mobilité des individus en tant que pilier clé du développement économique et social en Afrique.
Les trois étapes
Lors d’une réunion officielle récemment tenue à Addis-Abeba, la commissaire de l’Union pour les affaires politiques, la paix et la sécurité, Minata Samate Cissoko, a présenté les grandes lignes du nouveau plan, qui prévoit l’application du protocole en trois étapes:
1- L’entrée dans les pays africains sans visa préalable ou via des procédures simplifiées.
2- La résidence temporaire pour le travail, les études ou les investissements.
3- La résidence permanente, y compris les arrangements juridiques et sécuritaires.
La commissaire a souligné que ce plan s’inspire de l’expérience de l’Union européenne, où la libre circulation a joué un rôle clé dans l’intégration.
Lenteur de la ratification et de l’exécution
Bien que le protocole ait été adopté lors du sommet de l’Union en 2018, le rythme de sa ratification reste lent ; jusqu’en avril 2025, 33 pays sur 55 l’ont signé, mais seulement 4 pays, à savoir le Rwanda, le Niger, le Mali et Sao Tomé-et-Principe, l’ont ratifié officiellement.
Cette disparité reflète un écart notable entre l’engagement politique et l’exécution pratique, ce qui a conduit l’Union à adopter une approche plus inclusive, incluant le soutien aux réformes législatives et administratives au niveau national.
Rwanda: un modèle à suivre
Le Rwanda est un exemple avancé de la mise en œuvre de la libre circulation, ayant depuis 2018 accordé un visa à l’arrivée pour tous les citoyens africains, ce qui a contribué à promouvoir le tourisme, stimuler les investissements et faciliter l’échange de compétences à travers le continent.
Fondations pour réussir l’initiative
Les mesures accompagnant le plan incluent:
1- L’harmonisation des systèmes de visas entre les États membres.
2- Le développement des infrastructures aux points de passage frontaliers.
3- La formation du personnel administratif et sécuritaire.
L’Union accélère également l’adoption d’un passeport africain unifié pour faciliter la circulation entre les pays, avec des appels à son élargissement pour inclure tous les citoyens et non seulement les responsables et diplomates.
Perspectives et défis
Malgré les défis sécuritaires et les préoccupations liées à la souveraineté nationale, le projet demeure ambitieux mais réalisable, à condition d’une volonté politique et d’une coopération sérieuse entre les États membres, ainsi que du soutien technique et logistique nécessaire pour transformer ce rêve en réalité tangible.
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