Mali Invite L’Onu à Réviser Sa Politique de Paix

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Mali Invite L'Onu à Réviser Sa Politique de Paix
Mali Invite L'Onu à Réviser Sa Politique de Paix

Africa-Press – Mali. Ll’ONU devrait revoir sa politique de maintien de la paix dans les pays africains en guerre afin de mieux s’adapter aux besoins et aux spécificités de chaque pays, c’est ce que le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a suggéré lors de sa participation à la conférence ministérielle des Nations Unies sur les Opérations de paix, tenue mercredi à Berlin.

Diop a proposé quatre axes prioritaires à prendre en compte, à savoir la nécessité d’adapter le mandat et la doctrine des Opérations de maintien de la paix aux situations sur le terrain, le respect de la souveraineté des Etats, la concertation étroite et permanente avec le pays hôte et le danger que représente l’instrumentalisation des droits de l’homme à des fins politiques.

Il a, dans ce même ordre d’idées, appelé à revoir des pratiques comportant des relents de paternalisme, à l’instar de la règle du porte-plume pour les résolutions portant mandat des Opérations de maintien de la paix.

Abdoulaye Diop a été invité conjointement par le Gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne et le Secrétariat des Nations Unies pour s’exprimer sur l’expérience du Mali qui a abrité une mission onusienne durant 10 ans.

Evoquant cette présence, le ministre malien a déclaré que « Suite à cette expérience malheureuse qui n’a pas permis de renforcer la stabilité et de répondre aux objectifs essentiels, le gouvernement du Mali a dû demander en 2023 de mettre fin à cette mission ».

Diop a, toutefois, tenu à saluer les sacrifices des soldats de la paix qui se sont battus sur le terrain.

« Notre expérience se résume en quatre points essentiels à savoir: la nécessité d’avoir des mandats qui sont adaptés à la situation de nos pays. Pour le cas du Mali, il s’agissait essentiellement d’une situation de guerre asymétrique. On ne peut pas envoyer une mission de maintien de la paix dans une zone où il n’y a pas de paix à maintenir », a-t-il déclaré.

Et le ministre malien de poursuivre « malheureusement nos populations ont été très frustrées et même en colère sur le fait que dans beaucoup de localités du Mali des groupes armés venaient massacrer les populations et des soldats de la paix étaient là souvent pour dire que ce n’est pas leur mandat ils ne peuvent pas aider. Ce qui a créé beaucoup de mécontentement ».

Diop déplore notamment que la mission s’est plutôt focalisé sur les questions politiques, de droits de l’homme entre autres qui ont élargi son mandat et « qui nous ont éloigné de l’objectif recherché ».

« J’insiste sur la nécessité d’une concertation permanente entre la mission et le pays. Malheureusement dans beaucoup de cas les missions ont eu tendance de se substituer ou à ignorer les autorités nationales », a-t-il ajouté.

Diop a, en outre, insisté sur l’importance d’une approche centrée sur les besoins des États concernés, fondée sur la souveraineté et le renforcement des capacités nationales. « La mission n’a pas vocation à être éternelle, il faut travailler pour bâtir les capacités dans le pays pour pouvoir faire le travail. La mission recevait près de 1,3 milliard de dollars par an. Les ressources qui étaient affectées à l’Etat malien pour bâtir ses capacités pour assurer sa sécurité étaient pratiquement négligeables » a-t-il fait savoir.

Le ministre malien a également déploré l’instrumentalisation des droits de l’homme à des fins politiques ayant créée une crise de confiance entre les Nations unies et l’état malien.

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