Crise Sociopolitique et Promesses D’Un Politicien

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Crise Sociopolitique et Promesses D'Un Politicien
Crise Sociopolitique et Promesses D'Un Politicien

Africa-Press – Mali. Si tout était à repenser à l’arrivée de nouveaux dirigeants à la tête du pays en 2020, rien ne les obligeait à faire briller un soleil de mensonges. Les Maliens étaient déjà conscients de l’état chaotique dans lequel leur pays était plongé depuis l’arrivée des aventuriers de 1991.

Et comme un effet de boomerang, les promesses non tenues maintiennent aujourd’hui les autorités de la transition dans une prison à ciel ouvert. Cette situation de surplace invite les autorités à réinventer la roue pour une sortie heureuse de la crise.Sans pression, ni contrainte, les autorités de la transition, dans l’euphorie de la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), en août 2020, ont mis en pièces détachées la gestion des démocrates en tenant des promesses.

En réalité, il s’agissait d’un positionnement politique qui visait à adhérer la population au coup d’État, inscrit comme un crime imprescriptible dans la Constitution du 25 février 1992. Malheureusement, tout avait l’air des promesses d’un politicien en campagnes électorales, où tout semble être permis (paroles mielleuses, mensonges, dénigrements, contre-vérités, attaques personnelles, propagande). Ceci dans le but de nuire l’adversaire et de tromper le peuple pour accéder à la magistrature suprême.

Mais au fil du temps, la réalité s’est imposée à la transition. Les promesses n’étaient en fait que du tape-à-l’œil comme sait bien le faire un homme politique en quête d’une santé politique, perdue en ne tenant pas compte de ses engagements vis-à-vis de ses électeurs.Cependant, le contexte de guerre était largement suffisant pour que les autorités de la transition ne se lient pas mains et pieds devant un peuple pressé de goûter aux fruits d’un changement prôné depuis 1991. Mais, en rêvant les Maliens de régler d’un coup de bâton magique la désolation née de la gouvernance des régimes démocratiques qui se sont succédé de juin 1992 à août 2020, les nouvelles autorités se sont enfermées dans une tour d’ivoire, laissant les uns et les autres à leur triste sort.

Et le fossé ne fait que s’élargir chaque jour davantage entre les gouvernés et les gouvernants. Conséquences de cette méfiance: tout semble être arrêté.À commencer par les réformes. Elles ont concerné tous les secteurs de la vie de notre pays. La nouvelle Constitution a été promulguée en juillet 2023. Avant celle-ci, les Etats généraux sur l’éducation ont été organisés pour adapter notre système éducatif à l’évolution du marché du travail.

Le secteur de la santé a eu ses États généraux. Des recommandations fortes ont été adoptées pour améliorer cet autre fléau de notre société. La culture n’a pas été épargnée. Le foncier, une bombe à retardement, a vu ses journées. La liste est loin d’être exhaustive.Malheureusement encore, les conclusions dorment toujours dans les tiroirs comme au bon vieux temps des démocrates.

Sinon, l’application rigoureuse des reformes devrait marquer la rupture totale avec les anciennes habitudes, profondément ancrées dans les gênes des Maliens. Et engager notre pays sur la voie d’un réel changement auquel le peuple malien aspire depuis la chute du général Moussa Traoré en mars 1991. Il est à noter que sans la concrétisation de ces réformes majeures pour un changement de gouvernance, tout est voué à l’échec. Des promesses. Parlons-en !En lieu et place des promesses tenues au lendemain du départ forcé d’IBK du pouvoir, la résilience a été proposée aux Maliens qui n’ont pas hésité à suivre son gouvernement au regard d’un contexte régional et international hostile à notre pays.

Ironie du sort, les autorités de la transition ont profité de la résilience de leurs compatriotes pour mettre sous les boisseaux leurs promesses. Pourtant, si elles étaient tenues, les conditions d’existence du peuple malien allaient connaître une nette amélioration.La crise énergétique est passée par là. Elle est la première crise sociale à laquelle le gouvernement de transition a été confronté. Il a été promis aux Maliens une solution miracle pour régler ce problème dans un temps record. Ils font confiance au gouvernement. Trois (03) ans après, la crise énergétique demeure. Même si on constate une certaine amélioration dans la fourniture de l’électricité.

La reprise du trafic ferroviaire reste en travers de la gorge des zones traversées par le chemin de fer. La réduction du train de vie de l’État est toujours au stade des déclarations d’intention. La lutte contre la corruption et la délinquance financière n’est pas à hauteur de souhait. Ils seraient nombreux nos concitoyens qui pensent qu’elle est sélective. La diminution des produits de première nécessité est au point mort.Le gouvernement de transition fait face aujourd’hui à ses promesses d’un politicien. Alors que rien n’obligeait la transition à s’engager dans cette voie sans issue. Comme un effet de boomerang, les promesses non tenues maintiennent aujourd’hui les autorités de la transition dans une prison à ciel ouvert.

Et pour que la donne change, il faut réinventer la roue en donnant une nouvelle orientation à l’action gouvernementale avec l’arrivée d’autres capables de redresser la barre pour le bonheur du peuple malien qui souffre dans sa chair des maladresses et des tâtonnements d’une équipe gouvernement, essoufflée par son manque de vision politique pour un pays en guerre comme le nôtre. Afin que tout soit repensé.

Source: abamako.com

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