Hypertension Artérielle, Tueur Silencieux en France

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Hypertension Artérielle, Tueur Silencieux en France
Hypertension Artérielle, Tueur Silencieux en France

Africa-Press – Mali. HTA: trois lettres pour parler d’hypertension artérielle, ce fléau qui concerne plus d’un adulte sur trois en France. Soit en pratique, plus de 12/7 (on devrait dire 120/70, les mesures étant exprimées en millimètres de mercure par les appareils qui se gonflent aujourd’hui automatiquement) depuis les dernières recommandations européennes parues à l’été dernier. D’ailleurs, peut-être faites-vous partie de ces hypertendus qui s’ignorent, soit huit millions de personnes en France.

Une ignorance principalement due au fait que cette affection avance longtemps masquée, sans aucun ou peu de symptômes cliniques, ce qui lui vaut d’être considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé comme un tueur silencieux. Mais avec le temps, elle cause démence, accidents vasculaires cérébraux, infarctus… Et au total, elle est responsable de 8 millions de morts par an dans le monde, dont 55.000 en France.

« Une véritable maladie et non un simple facteur de risque »

Insuffisamment dépistée, pas toujours bien traitée, sa prise en charge aujourd’hui en France tend à se dégrader, déploraient unanimement les spécialistes lors de leur dernier congrès organisé par la Société Française d’Hypertension artérielle (SFHTA).

Les raisons sont nombreuses et Sylvie Riou Milliot, cheffe de rubrique santé à Sciences et Avenir, avec Romain Gouloumès de 20 minutes, vous expliquent pourquoi dans ce 170e épisode de Sixième Science, le podcast scientifique de Sciences et Avenir et 20 minutes.

« Cette affection chronique, la plus fréquente de toutes, est une véritable maladie et non un simple facteur de risque, analyse le Dr Marilucy Lopez-Sublet, de l’hôpital Avicenne à Bobigny, aux manettes de l’organisation scientifique du dernier congrès. Or, personne ne prend vraiment le temps ni de la dépister, ni de bien la traiter, ni de l’expliquer aux patients. Résultat: tout le monde la banalise. »

Pourtant, des solutions existent. Dans un premier temps, les mesures hygiénodiététiques classiques (manger moins salé, diminuer tabac et alcool, bouger et manger plus de fruits et de légumes) peuvent suffire à faire baisser les chiffres. Si cela ne suffit pas, plus d’une centaine de molécules sont disponibles et commercialisées, qui peuvent d’ailleurs être combinées entre elles, les études les plus récentes ayant démontré qu’une bithérapie (deux molécules ou plus) est plus efficace qu’une monothérapie (une seule).

Des mesures pas toujours fiables

Mais le problème n’est pas pour autant réglé, confiaient différents spécialistes à la journaliste. « C’est tout le problème de l’inertie thérapeutique due à une grande méconnaissance des traitements, martèle le Pr Jean-Marc Boivin, à Nancy, responsable de l’un des 20 pôles d’excellence en France de l’HTA. Certains médecins se contentent ainsi de renouveler de trois mois en trois mois, voire tous les mois, des traitements souvent inadaptés, prescrits à des posologies très faibles et peu actifs. »

Sans compter sur le fait que les mesures effectuées au cabinet ne sont pas toujours fiables, prises à la va vite entre deux portes avec du matériel pas toujours très moderne, et surtout rarement contrôlées si elles sont élevées, car attribuées trop souvent à l’effet dit blouse blanche, le stress de l’examen…

En fait, il faudrait que l’automesure, la prise de tension par la personne elle-même au calme et à son domicile, gagne du terrain et que ce geste soit adopté afin que chacun connaisse enfin ses propres chiffres.

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