Douze Écoles Catholiques Ferment À Bamako

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Douze Écoles Catholiques Ferment À Bamako
Douze Écoles Catholiques Ferment À Bamako

Africa-Press – Mali. Un pan entier du paysage éducatif malien est en train de vaciller. À la suite de la dénonciation par le gouvernement de la Transition d’une convention vieille de plus d’un demi-siècle, l’archidiocèse de Bamako a annoncé la fermeture, pour une année scolaire, de douze établissements d’enseignement privé catholique.

Parmi eux, des références historiques: les lycées Prosper Kamara, Notre Dame du Niger et le Cours Jeanne-d’Arc.

En cause: la fin d’un partenariat signé en 1972, qui garantissait un financement mixte des salaires enseignants — 80 % à la charge de l’État, 20 % pris en charge par l’Église. Cette convention permettait aux établissements catholiques de pratiquer des frais de scolarité modérés tout en assurant un enseignement de qualité reconnu au Mali et au-delà.

La décision gouvernementale, présentée comme un « réajustement budgétaire », a plongé l’archidiocèse dans l’incapacité de couvrir les charges salariales. Faute de moyens, les conseils de gestion ont acté la fermeture temporaire et le licenciement, fin juillet 2025, de l’ensemble du personnel enseignant concerné.

« Nous n’avions pas d’autre choix, faute de ressources alternatives », explique une source proche de l’administration diocésaine, qui souligne l’absence de solution de transition proposée par les autorités.

Un millier d’élèves à recaser

Ces fermetures touchent plus de mille élèves, du primaire au secondaire, que l’État devra réaffecter dans le public ou le privé. Pour de nombreuses familles, la mesure est un choc: « Ce n’est pas seulement un établissement qui ferme, c’est une tradition éducative qui s’efface », confie un parent d’élève du lycée Notre Dame du Niger.

Des enseignants licenciés redoutent de ne pas retrouver rapidement un poste, dans un marché de l’emploi déjà saturé.

La convention de 1972 n’était pas seulement un accord financier. Elle consacrait la reconnaissance par l’État du rôle spécifique de l’enseignement catholique dans la formation des jeunes Maliens. Historiquement, ces écoles ont été des lieux d’excellence académique et d’éducation civique, accueillant des élèves de toutes confessions.

Avec cette rupture, c’est tout un modèle de partenariat public-privé, fondé sur la complémentarité, qui se trouve remis en question.

Du côté de l’archidiocèse, on se veut prudent mais déterminé à chercher des solutions, notamment via des partenariats locaux et internationaux. « Nous espérons que ce n’est qu’une pause, pas un renoncement », glisse un membre du conseil épiscopal.

En attendant, la rentrée 2025-2026 s’annonce complexe pour les familles et les autorités éducatives. Une page se tourne, mais la manière dont elle se referme risque de laisser des traces profondes dans le système éducatif malien.

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