Africa-Press – Mali. Il y a quelques jours, le Maroc a annoncé avoir sélectionné des entreprises de plusieurs pays, dont les États-Unis, l’Espagne, l’Allemagne et la Chine, pour mettre en œuvre des projets d’hydrogène vert avec un budget d’environ 32 milliards de dollars.
En plus du Maroc, plusieurs pays africains tels que l’Égypte, la Namibie, le Kenya et l’Afrique du Sud ont commencé à attirer des capitaux internationaux pour investir dans des projets d’hydrogène vert.
Cela s’inscrit dans le cadre de l’engagement de ces pays dans la dynamique mondiale croissante d’utilisation des énergies renouvelables, suscitant l’intérêt des entreprises internationales pour ce secteur.
Abdelali Tahiri, expert marocain en énergies renouvelables et en ingénierie environnementale, a déclaré que les investissements dans l’hydrogène vert créeront des opportunités d’emploi et stimuleront la croissance économique.
Il a ajouté que l’énergie solaire, hydraulique et éolienne a incité les investisseurs internationaux à s’intéresser à l’hydrogène vert en Afrique, car ces sources constituent les intrants nécessaires à sa production.
L’hydrogène vert est un type de carburant produit par un processus chimique utilisant un courant électrique issu de sources renouvelables pour séparer l’hydrogène de l’oxygène dans l’eau, produisant ainsi de l’énergie sans émissions de dioxyde de carbone responsables du réchauffement climatique.
Six projets au Maroc
Le 6 mars, le Maroc a annoncé la sélection de cinq investisseurs nationaux et internationaux pour réaliser six projets dans les provinces du Sud, y compris au Sahara.
Ces projets concernent la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, l’électrolyse de l’eau, ainsi que la conversion de l’hydrogène vert en ammoniac, méthanol et carburants synthétiques.
Le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a précisé que le coût total de ces projets s’élève à 31,9 milliards de dollars.
Les entreprises sélectionnées viennent des États-Unis, d’Espagne, d’Allemagne, des Émirats arabes unis, d’Arabie Saoudite, de Chine et du Maroc.
Compétition africaine
Parallèlement au Maroc, plusieurs pays africains ont lancé des projets visant à attirer des investissements internationaux dans l’hydrogène vert.
Cette compétition continentale coïncide avec l’annonce d’investissements majeurs par de grandes puissances, mettant en lumière le potentiel important de l’Afrique et son avenir prometteur dans ce domaine.
En Égypte, le Conseil des ministres a annoncé en juin dernier la signature de quatre accords dans le domaine de l’ammoniac vert avec des développeurs européens, pour un investissement total d’environ 33 milliards de dollars.
La Mauritanie et l’Union européenne ont signé en décembre dernier un accord par lequel l’UE alloue 100 millions d’euros pour soutenir le développement, notamment en mettant l’accent sur l’hydrogène vert comme moteur de croissance économique.
Dans la même dynamique, six entreprises énergétiques d’Algérie, d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie ont signé en octobre dernier un accord pour lancer des études sur un projet de production d’hydrogène vert en Algérie.
Cet accord vise à approvisionner l’Europe en énergie propre.
Ressources et atouts du continent
L’intérêt des pays occidentaux pour l’Afrique s’explique par le fait que la production d’hydrogène vert repose sur l’électricité, et que le continent dispose d’abondantes ressources en énergie solaire, éolienne et hydraulique.
Cet engouement survient alors que la demande mondiale pour l’hydrogène vert augmente et que les autres continents peinent à y répondre, offrant à l’Afrique une opportunité d’exportation significative.
Selon Tahiri, l’Afrique bénéficie d’un avantage compétitif grâce à ses capacités renouvelables, avec 69 % de l’énergie éolienne et 25 % de l’énergie solaire mondiales, ainsi que d’autres ressources comme la géothermie et l’hydroélectricité.
Il estime que ces ressources permettent à l’Afrique de produire des carburants propres comme l’ammoniac, en réduisant les coûts de production d’électricité et en devenant un acteur clé dans l’électrolyse.
Tahiri prévoit que les exportations africaines d’hydrogène vert atteindront 11 millions de tonnes par an d’ici 2050, augmentant ainsi la part de l’Afrique dans le commerce mondial de l’énergie propre.
La valeur des investissements cumulés dans l’hydrogène vert en Afrique est estimée à 400 milliards de dollars, selon le Conseil de l’hydrogène, une organisation internationale regroupant des entreprises énergétiques.
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