Africa-Press – Niger. Le projet ‘’Améliorer l’identification des détresses respiratoires chez l’enfant (AIRE)’’ a organisé le mercredi 17 mai 2023, un atelier de partage des résultats finaux. Ce projet a pour objectif, l’utilisation de l’oxymètre de pools (OP) au niveau des centres de santé pour identifier les enfants présentant une hypoxémie et les référer précocement vers un hôpital offrant l’oxygénothérapie. L’ouverture de cet atelier a été présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Ibrahim Souley en présence de plusieurs invités.
A l’ouverture de l’atelier, le secrétaire général du Ministère de la Santé Publique a indiqué que cet évènement constitue l’aboutissement d’un important travail collectif entrepris depuis juillet 2019 dans les districts sanitaires de Dosso notamment au niveau de 30 CSI et Niamey 5 au niveau de 10 CSI. «Le centre de santé de la mère et de l’enfant de Dosso et l’hôpital régional de Niamey ont été choisis pour la mise en œuvre de ce projet pilote», a-t-il expliqué.
Dr Ibrahim Souley a souligné par ailleurs que depuis la mise en œuvre de ce projet, il a été constaté que les bénéficiaires manifestent un intérêt considérablement accru pour l’identification des problèmes de santé de leurs enfants présents en consultation dans les formations sanitaires. «Il nous reste malgré tout un long chemin à parcourir, et ce n’est qu’en agissant de concert que nous atteindrons nos objectifs fondamentaux. L’utilisation de l’oxymètre de pools a été bien acceptée par les agents de santé dans leur diagnostic, leur décision de référence et renforce également la confiance des accompagnants des enfants vis-à-vis des agents de santé», a-t-il ajouté.
Pour le secrétaire général de Ministère de la Sante Publique, les résultats obtenus guideront l’ensemble des participants vers un rôle primordial dans l’utilisation de l’oxymètre de pools.
Selon des données officielles, l’hypoxémie qui est un faible taux d’oxygène dans le sang fait de nombreuses victimes en Afrique de l’ouest, faute de diagnostic précis et d’accès à l’oxygène. L’hypoxémie est une complication potentiellement mortelle associée aux infections courantes chez les enfants âgés de moins de cinq ans.
Les principaux résultats du projet
Le projet AIRE a été lancé en 2019, il a introduit et évalué l’utilisation en routine de l’OP dans la consultation de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (PCIME) dans les centres de santé au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger. Le diagnostic des détresses respiratoires est peu performant pour détecter une hypoxémie, ce qui peut retarder la prise en charge précoce de détresse respiratoire reposant uniquement sur les signes cliniques. L’oxymètre de pouls (OP) est un outil simple, fiable et peu coûteux qui permet de détecter l’hypoxémie. Au Niger, son utilisation est quasiment inexistante dans les CSI et reste faible à l’hôpital.
Ainsi la recherche menée dans le cadre du projet s’appuie sur des approches qualitatives et quantitatives permettant d’évaluer sa mise en œuvre, son accessibilité, sa faisabilité et les effets de l’utilisation des OP sur la santé des enfants âgés de moins de cinq (5) ans. En effet les résultats ont permis de diagnostiquer l’hypoxémie chez 7,6% des enfants reçus en consultation PCIME et éligibles à l’utilisation de l’OP (0,4% d’hypoxémie sévère et 7,2% d’hypoxémie modéré). Parmi les enfants classés ‘’cas graves’’ l’hypoxémie a été observée chez 32,3% des enfants (20,7% d’hypoxémie sévère et 11,5% d’hypoxémie modéré). Les pathologies associées à l’hypoxémie étaient principalement les pneumonies mais aussi le paludisme, les anémies et la malnutrition.
Après 4 à 6 mois de mise en œuvre du projet, l’OP était utilisé dans plus de 94,4% des consultations PCIME des CSI. Parmi les cas graves, la recherche effective des enfants avec une hypoxémie sévère était supérieure aux cas sans hypoxémie soit 62% sans hypoxémie et 86,7% d’hypoxémie sévère.
Des recommandations pour tirer profit des résultats du projet AIRE
Il faut en outre signaler que cet atelier a été sanctionné par un certain nombre de recommandations formulées à l’endroit des acteurs engagés pour la réduction de la mortalité des enfants âgés de moins de cinq ans. Il s’agit entre autres de généraliser l’utilisation de l’OP intégré à la PCIME dans les CSI ; de garantir une bonne utilisation de la PCIME à l’échelle nationale ; d’améliorer l’accès à un système de transport des cas graves devant être référés vers l’hôpital ; d’assurer la disponibilité et la bonne utilisation de l’oxygène au niveau de l’hôpital ; de renforcer, intensifier et améliorer les stratégie de communication ; de veiller à une meilleure application de la politique d’exemption des paiement aux enfants de moins de 5ans existante, y compris pour les références hospitalières et enfin de poursuivre les efforts de recherche afin d’évaluer l’efficacité et la faisabilité.
Salima Amadou Mounkaila et Hamani Seydou Mariama (stagiaire)
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