Pourquoi Orange Bank Africa n’intéresse pas BNP Paribas

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Pourquoi Orange Bank Africa n’intéresse pas BNP Paribas
Pourquoi Orange Bank Africa n’intéresse pas BNP Paribas

Baudelaire Mieu

Africa-Press – Niger. La filière bancaire africaine du groupe de télécommunications ne devrait pas être impactée par les négociations exclusives pour les activités de sa consœur en France et en Espagne avec la banque commerciale française.

Les négociations entre BNP Paribas et Orange Bank en France et en Espagne n’auront pas de conséquence sur Orange Bank Africa (OBA). Via un communiqué, le groupe français entend ainsi rassurer ses clients en Côte d’Ivoire, où le service a été lancé en juillet 2020 et qui représente, pour l’heure, son premier et unique marché africain.

Pour rappel par ailleurs, la banque commerciale française, après plus d’un siècle de présence sur le continent, a cédé l’an passé ses dernières filiales en Afrique subsaharienne, préférant se concentrer sur ses marchés d’Europe et d’Asie.

Depuis le lancement en grande pompe d’Orange Bank en 2017 par l’ancien directeur général Stéphane Richard, les pertes cumulées sur plus de quatre exercices avoisinaient plus de 1 milliard d’euros. Et ce malgré un portefeuille de clients de plus de 2 millions en France et en Espagne.

Des clients du mobile money à convertir

La structure capitalistique d’OBA diffère de celle de sa consœur européenne. La filiale est détenue à 15 % par le groupe de bancassurance NSIA et à 85 % par une structure dénommée Orange Abidjan Participations, laquelle est elle-même propriété à 52 % d’Atlas Services Belgium, holding d’Orange chargé de prendre des participations dans des entités, alors qu’Orange Côte d’Ivoire et Sonatel détiennent chacun 24 %.

Autre point de dissemblance : le modèle économique. En France, la moitié des clients le sont à travers un contrat d’assurance protégeant leur téléphone mobile. Sur le continent, le groupe de télécommunication tricolore s’est appuyé sur le succès de son service de mobile money, une prestation qui n’existe pas dans l’Hexagone.

OBA doit à présent convertir ses quelque 13 millions de clients du mobile money vers la banque digitale. Toujours à l’étude, la procédure ne se fera pas sans le consentement des abonnés, mais elle constitue pour la banque une réserve de croissance sur le segment du prêt digital, pour lequel Orange Bank Africa compte désormais 1,2 million de clients.

Chaque mois, 10 milliards de F CFA (1,83 million d’euros) de pico-crédits (jusqu’à 100 euros) qui leur sont alloués. Si, dans sa phase de lancement, les prêts proposés variaient de 5 000 à 100 000 F CFA, désormais, ceux-ci peuvent atteindre le million de francs CFA. Destinés aux ménages, aux commerces et à nombreux acteurs économiques, leur échéance de remboursement s’étale de un à six mois, pour des crédits qui peuvent être contractés en moins de 10 secondes.

Direction le Sénégal

Selon nos informations, Chrystel Heydemann, la directrice générale d’Orange, a réuni le 29 juin ses états-majors pour préciser que les activités d’OBA se poursuivront suivant le business plan et la stratégie de développement, lesquels prévoient, dès 2025, un équilibre et un résultat net positif. « Notre résultat est dérivé pour le moment, parce que nous avons pris du retard sur le lancement des autres pays d’implantations », explique, sous couvert d’anonymat, un membre de la direction générale d’Orange.

Ainsi, la filiale prépare toujours son implantation au Sénégal, au plus tard à la fin de l’année. Ses dirigeants ont transmis une demande d’agrément à la commission bancaire de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Et après ? Le Burkina Faso et le Mali sont d’ores et déjà dans le viseur d’OBA.

La Source: JeuneAfrique.com

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