Pâturage Abondant à Agadez Avec Excédent Fourrager

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Pâturage Abondant à Agadez Avec Excédent Fourrager
Pâturage Abondant à Agadez Avec Excédent Fourrager

Africa-Press – Niger. Dans cette interview exclusive qu’il a accordée à Sahel Dimanche, le Directeur Régional de l’Elevage d’Agadez, Sanda Altiné Ali Jafarou se félicite d’une campagne pastorale excédentaire, en termes de production fourragère et d’une situation sanitaire du cheptel relativement calme, au titre de la saison 2024-2025. Outre la réalisation de 1 925 kml de bandes pare feux grâce aux financements de l’Etat, du PRAPS-II et du CICR ; l’ensemencement de 500 ha de terres dégradées par le PRAPS- II ; la vaccination gratuite du cheptel contre les principales maladies couplée au déparasitage financée par l’Etat, le PRAPS-II et le ProDAF ; M. Sanda Altiné Ali Jafarou annonce des bonnes perspectives pour le secteur de l’élevage, dans la région d’Agadez.

Monsieur le Directeur, la région d’Agadez est connue particulièrement comme principale zone d’élevage au Niger avec un important potentiel animal et pastoral. Quelle est la situation du cheptel dans la région d’Agadez?

L’élevage constitue l’activité principale des populations de la région d’Agadez qui dispose de nombreuses aires de pâturage à fort potentiel fourrager tributaire des aléas climatiques.

Sur ces parcours pastoraux vit un important cheptel varié dont les effectifs pour la projection 2025 donnent un total de 2 532 219 têtes de bétail toutes espèces confondues soit un total de 644 405 UBT.

Monsieur le Directeur, concernant le pâturage, la saison 2024-2025 a été exceptionnellement très bonne suite à une très bonne compagne hivernale. Quel bilan pouvez-vous tirer de cette compagne pastorale passée?

A l’image des autres régions du pays, la campagne pastorale a été suivie à travers l’élaboration des situations pastorales décadaires (de Mai à Septembre) qui portent sur la situation du pâturage, l’abreuvement des animaux, les mouvements d’animaux, l’état d’embonpoint et sanitaire du cheptel.

Le suivi a été sanctionné par l’évaluation des pâturages et l’élaboration du bilan fourrager global, calculé en comparant les besoins globaux théoriques du cheptel résidant dans la région estimés à 1 095 489 TMS et le disponible fourrager estimé à 2 396 363 TMS, ce qui fait ressortir un bilan fourrager excédentaire de l’ordre de 1 307 250 TMS.

La situation sanitaire du cheptel est relativement calme sur toute l’étendue de la région en ce qui concerne les grandes épizooties telles que la PPR et la PPCB. Néanmoins il faut souligner la suspicion de PPR au niveau de quelques localités des départements de Tchirozerine et Arlit mais la situation a été très rapidement prise en charge.

La crise alimentaire et la crise sanitaire constituent, entre autres, les principaux défis auxquels le secteur de l’élevage est confronté. Monsieur le Directeur quelles sont les dispositions prises au niveau de la région d’Agadez pour éviter ces deux crises?

Dans le cadre de la mise en œuvre des activités et pour éviter ces crises, des dispositions ont été prises dont entre autres: la réalisation de 1 925 kml de bandes pare feux grâce aux financement de l’Etat, du PRAPS-II et du CICR ; l’ensemencement de 500 ha de terres dégradées par le PRAPS- II avec des espèces fourragères à haute valeur nutritive ; la vaccination gratuite du cheptel contre les principales maladies, couplée au déparasitage, financée par l’Etat, le PRAPS-II et le ProDAF ; la mise en place des aliments bétail ; la mise en place des complexes vitaminés (pierres à lécher) pour la complémentation des animaux.

Cette année, également, des dégâts sur le pâturage notamment à cause des feux de brousse ont été enregistrés. Cela a-t-il eu un impact sur la situation du pâturage?

Oui il y a eu des dégâts, mais mineurs et vite maîtrisés par les brigades anti feu et la population. Il faut noter que la région a enregistré un pâturage abondant ce qui a amené les services de l’environnement, de l’Elevage et les autorités administratives et coutumières à prendre des mesures notamment la réalisation des bandes pare feux et la sensibilisation des pasteurs et agropasteurs sur la prévention des feux de brousse, ce qui a beaucoup réduit la survenance de ces incendies ou feux de brousse.

Monsieur le Directeur, on parle souvent de la quantité du pâturage oubliant la qualité pourtant importante pour le développement animal. Qu’est-ce qui a été fait dans ce sens afin de garantir une alimentation de qualité au cheptel?

Effectivement, c’est vrai ce que vous dites, mais l’aspect qualité n’est pas négligé et c’est pourquoi des actions ont été entreprises dans ce sens comme entre autres: la mise en place des broyeurs par le PRAPS-II pour la valorisation des fourrages grossiers ; la formation des pasteurs et agropasteurs en technique de formulation d’aliments bétail (blocs multi nutritionnels densifiés) ; la mise en place des sels minéraux (pierre a lécher) ; l’ensemencement des terres dégradées par des espèces à haute valeur nutritive ; la mise en place de aliments composés qui répondent aux besoins nutritionnels des animaux.

Quelles sont les perspectives qui s’offrent à l’élevage dans la région d’Agadez?

Pour les perspectives on peut citer entre autres, le développement des cultures fourragères à travers la grande irrigation et la récupération et l’ensemencement des terres dégradées par le PRAPS-II. Nous envisageons également de former des éleveurs sur les techniques et méthodes de conservation du pâturage et la valorisation des fourrages grossiers. Il y aura aussi la reconstitution des animaux perdus suite aux inondations par la distribution des kits animaliers ; la réhabilitation de Seize (16) Puits Cimentés pastoraux ; la construction de dix (10) Puits Cimentés Pastoraux ; la construction de dix-huit (18) Stations de Pompage Pastorale ; la réhabilitation de dix (10) Stations de Pompage Pastorale ; l’ouverture des bandes par feux ; la supplémentation des animaux avec des compléments minéraux (pierres à lécher) mis en place par le PRAPS-II.

Ainsi pour vous dire que les perspectives sont bonnes et c’est l’occasion pour moi de saluer et remercier notre tutelle et les partenaires de notre pays pour les efforts constants en faveur du secteur de l’élevage au Niger et dans la région d’Agadez précisément.

 

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