Transformation de l’ALG en Agence d’Exécution des Projets

1
Transformation de l'ALG en Agence d'Exécution des Projets
Transformation de l'ALG en Agence d'Exécution des Projets

Africa-Press – Niger. La 8è Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Autorité de Développement Intégré du Liptako Gourma (ALG) s’est tenue le vendredi 11 juillet 2025 par visioconférence, sous la présidence du Général d’Armée Abdourahamane Tiani, Président de la République, Chef de l’Etat du Niger et Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de l’ALG. Le Chef de l’Etat était entouré pour la circonstance du ministre d’Etat, ministre de la Défense Nationale, le Général d’Armée Salifou Mody, du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Général de Division Mohamed Toumba, du ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, M. Bakary Yaou Sangaré, du ministre Directeur de Cabinet du Président de la République, Porte-Parole du Gouvernement, Dr Soumana Boubacar et du ministre Délégué auprès du Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Chargé du Budget, M. Mamane Sidi. Ont également pris part à ce sommet, le Président de la Transition, Chef de l’Etat du Mali, le Général d’Armée Assimi Goita et le Président du Faso, Chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim Traoré entourés chacun des membres de son gouvernement.

Au cours de cette visioconférence, le Président Abdourahamane Tiani et ses homologues Assimi Goita du Mali et Ibrahim Traoré du Burkina Faso se sont entretenus, en présence de la Secrétaire Exécutive par Intérim de l’Autorité pour le Développement Intégré du Liptako Gourma, Mme. Awa Aw.

Cette 8è session de la Conférence des Chefs d’Etat de l’ALG se tient dans un contexte géopolitique nouveau, caractérisé par le processus de conquête de la souveraineté des trois Etats membres, désormais réunis dans une Confédération depuis le 06 juillet 2024 à la suite de la Signature de la Charte du Liptako Gourma qui consacra, le 16 septembre 2023, la création de l’Alliance des Etats du Sahel. Cette session marque ainsi le début officiel de la transformation et de l’adaptation de cette organisation aux contextes et enjeux du moment pour prendre en charge les nouvelles aspirations des peuples de la Confédération.

Le Président de la République, Chef de l’État, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’État de l’ALG, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, a rappelé que la création de cet espace géopolitique répond à l’impérieuse nécessité de défendre la souveraineté de ces trois pays transfrontaliers, tout en impulsant une nouvelle dynamique à la coopération stratégique entre ces Etats. « Cet objectif ne pourra être atteint qu’à travers le renforcement de notre architecture de défense collective et d’assistance mutuelle, l‘harmonisation de l’action diplomatique et la mise en œuvre de projets et programmes intégrateurs communs de développement », a notifié le Général d’Armée Abdourahamane Tiani.

C’est pourquoi, le Président en exercice de l’ALG a rappelé le contexte géopolitique de l’espace du Liptako Gourma avant de souligner la nécessité de capitaliser les acquis et les expériences de cette organisation en la conformant à la nouvelle vision de la Confédération. « Il s’avère aujourd’hui urgent et nécessaire de revoir le statut de l’ALG en lui conférant la place appropriée dans l’architecture institutionnelle de la Confédération AES », a déclaré le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. Du reste, la présente session comporte un seul point à son ordre du jour, à savoir la transformation de l’ALG en Agence d’Exécution et son positionnement dans l’architecture institutionnelle de la Confédération AES, conformément aux conclusions de la 13è Session Extraordinaire du Conseil des Ministres de I’ALG tenue le 24 mai 2025 à Bamako.

Une transformation plébiscitée par les Chefs d’Etat de l’AES

Pour, le Président de la Transition, Chef de l’Etat du Mali, le Général d’Armée Assimi Goita, cette 8è session consacre une avancée dans la transformation de l’ALG. Il a notamment rappelé les projets initiés et réalisés par l’ALG dans le cadre de la coopération transfrontalière pour le développement socioéconomique des communautés dans plusieurs domaines comme l’agriculture, l’élevage, l’environnement, l’énergie, les télécommunications, les mines, les infrastructures routières et sociales de base. « L’ALG s’est montré résiliente et a produit des résultats tangibles », a estimé le Général d’Armée Assimi Goita, tout en relevant la nécessité d’adapter cette organisation aux mutations géopolitiques au Sahel et dans le monde. « Cette session est une occasion de discuter de la forme que nous souhaitons donner à cet important outil d’intégration régional à l’avenir », a déclaré le Chef de l’Etat malien.

Il s’agit aussi, a-t-il ajouté, de déterminer les approches adaptées pour une meilleure insertion de l’ALG dans l’architecture de la Confédération sous l’axe de développement. « Cette démarche évitera à la Confédération la création de structures supplémentaires dont le fonctionnement et l’opérationnalisation seront coûteux pour nos Etats », a estimé le Général d’Armée Assimi Goita. Le Chef de l’Etat malien a tenu à saluer le travail d’anticipation réalisé par les ministres et le Secrétariat Permanent sur la transformation de l’ALG depuis la création de l’Alliance, puis de la Confédération des Etats du Sahel.

Au seuil de cette transformation de l’ALG, le Président du Faso est, quant à lui, revenu sur un certain nombre d’aspects qui méritent d’être traités avec beaucoup de diligence pour une transition réussie vers une agence d’exécution efficace. Le Capitaine Ibrahim Traoré a notamment évoqué la problématique du retard des cotisations des pays membres, la question des subventions accordées par certains partenaires à l’ALG, la nécessité d’une harmonisation des politiques agricoles, minières et industrielles, la nécessité de revoir le concept de projets et la manière de les réaliser, etc.

Le Président du Faso a, en effet, relevé que les subventions accordées à nos structures et les projets financés par certains partenaires sont accompagnés de conditionnalités qui ne sont pas souvent conformes à nos préoccupations. « Si vous prenez dans le domaine des infrastructures, les projets financés ont contribué à nous endetter. De même dans le domaine de l’exploitation minière, on attendait tout des investisseurs. Mais depuis un certain temps, au Burkina, nous sommes dans une dynamique d’endogénéisation. C’est au Burkinabè de réaliser les infrastructures, d’acquérir l’outillage nécessaire pour l’industrialisation des différents secteurs », a-t-il relevé. Le Capitaine Ibrahim Traoré a souhaité que l’ALG, dans sa nouvelle version, s’inscrive dans cette démarche de souveraineté. C’est pourquoi, il a estimé nécessaire que les experts de l’ALG puissent parcourir les trois pays pour travailler sur l’harmonisation des politiques et proposer des projets et stratégies qui seront financés par nos pays.

Intégrer l’ALG dans l’architecture de la Confédération AES pour un développement endogène de la Confédération

Il faut rappeler qu’au cours de cette session, le ministre malien des Mines, M. Amadou Keita, président du Conseil des ministres de l’ALG, a présenté le rapport de la 13è session du Conseil des ministres de l’ALG qui s’est tenue à Bamako le 24 mai 2025. C’est ainsi que le Conseil des ministres avait pris acte de la proposition faite par les experts d’intégrer l’ALG dans l’architecture de la Confédération des Etats du Sahel. Le Conseil avait également décidé de soumettre au Président de la Conférence des Chefs d’Etat un projet d’acte mettant fin aux fonctions de M. Saidou Ouwa comme Directeur Exécutif, pour signature et régularisation. Le Conseil avait également soumis un projet d’acte pour d’une part la régularisation du mandat de la Secrétaire exécutive par intérim pour la période où elle a assuré l’intérim et d’autre part pour la nomination d’un Administrateur provisoire pour gérer les affaires courantes de l’ALG et coordonner les activités du Comité d’experts qui sera mis en place. Par ailleurs, le Conseil des ministres avait demandé au Mali de désigner un Administrateur provisoire et aux deux autres pays (Burkina Faso et Niger) de désigner chacun trois personnes dans un délai de 15 jours pour former le Comité d’experts.

Pour sa part, la Secrétaire Exécutive par intérim de l’ALG, Mme Awa Aw est revenue sur les mutations qu’a connues l’ALG. Créée le 3 décembre 1970, l’ALG a pour mission de servir de cadre de coopération transfrontalière pour un développement intégré du Liptako Gourma en exploitant les énormes ressources minières, énergétiques, hydrauliques et agrosylvopastorales, piscicoles dont regorge la région et en construisant des infrastructures de communication, transport et télécommunication. Mme Awa Aw a, en outre, souligné que malgré ces mutations, la vision stratégique initiale est restée pertinente. C’est ainsi qu’en 2017, après évaluation du contexte sécuritaire, la Conférence des Chefs d’Etat a révisé le Statut de l’ALG pour élargir son mandat aux questions de sécurité. De même, la Conférence avait décidé d’élargir la zone d’intervention de l’ALG qui passe de 360 000 km2 à 2 784 000 km2. La Secrétaire Exécutive a ensuite présenté les différents services de l’Autorité ainsi que les péripéties qu’elle a connues, notamment en termes de financements et de ressources.

Au cours des travaux, le Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani est revenu sur les raisons de la transformation de l’ALG en Agence d’exécution de la Confédération, les conséquences ainsi que les attentes. Au titre de ces raisons, le Chef de l’Etat a évoqué le contexte actuel marqué par un nouveau paradigme souverainiste et patriotique à travers la création de la Confédération AES. Il y a ensuite le souci de la refondation de nos institutions bâties sur un développement endogène et harmonieux, ce qui suppose un financement endogène. « Il s’agit de départir l’ALG de l’immobilisme administratif et de certaines influences étrangères qui caractérisent certaines de nos institutions et qui les éloignent de leurs objectifs », a précisé le Général d’Armée Abdourahamane Tiani. Quant aux attentes, elles sont basées sur l’efficacité et l’efficience de l’Agence qui sera mis en place en capitalisant sur l’expérience de l’ALG.

Au terme d’une journée de travail bien remplie, la session a été sanctionnée par un communiqué final.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here