Systèmes de paiement instantané en Afrique en 2024

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Systèmes de paiement instantané en Afrique en 2024
Systèmes de paiement instantané en Afrique en 2024

Africa-Press – Niger. Les systèmes de paiement instantané ont connu une croissance rapide en Afrique ces 5 dernières années, mais un seul a jusqu’ici atteint un niveau d’inclusivité mature caractérisé par la prise en charge de tous les cas d’utilisation, la disponibilité de mécanismes de recours solides et de faibles coûts pour les utilisateurs finaux.

Les systèmes de paiement instantané (SPI) actifs en Afrique ont traité un record de 64 milliards de transactions d’une valeur globale de 1980 milliards USD en 2024, selon un rapport publié le jeudi 13 novembre par AfricaNenda Foundation, une organisation africaine indépendante qui œuvre pour le développement des systèmes de paiement sur le continent.

Intitulé « The State of inclusive Instant Payment Systems in Africa 2025/SIIPS 2025 », le document réalisé en collaboration avec la Banque mondiale et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) précise que le volume des transactions traitées par ces systèmes a enregistré une croissance de 35 % en moyenne par an entre 2020 et 2024. La valeur des transactions recensées a, quant à elle, affiché un taux de croissance annuel moyen de 26 % au cours des cinq dernières années.

En se basant sur des données collectées auprès des acteurs publics et privés du secteur et des Banques centrales, ainsi que sur des enquêtes menées auprès des consommateurs, le rapport révèle que l’Afrique comptait 36 systèmes de paiement instantané opérationnels en juin 2025, contre 31 le même mois en 2024. Il s’agit de 33 systèmes nationaux et de 3 systèmes régionaux, en l’occurrence le Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), le GIMACPAY (CEMAC) et le TCIB (SADC).

Entre juillet 2024 et juin 2025, 5 nouveaux systèmes de paiement disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an ont été lancés: Switch Mobile (Algérie), Eswatini Payment Switch Fast Payment Module (Eswatini), LYPay (Libye), Salone Payment Swich (Sierra Leone) et Somalia Instant Payment System (SIPS).

Sept pays (Égypte, Ghana, Kenya, Maroc, Nigeria, Afrique du Sud et Tanzanie) disposent de plusieurs SPI opérationnels. Au total 31 pays africains comptent des systèmes de paiement instantanés, mais ce nombre devrait augmenter considérablement les années à venir, étant donné que de nouveaux SPI sont en cours de développement dans 19 pays, dont le Bénin, le Botswana, la Guinée, le Liberia, la Mauritanie et Madagascar.

Sur les 33 SPI nationaux recensés, le rapport en identifie 16 inter-domaines, permettant des interactions entre plusieurs moyens de paiement comme les comptes bancaires et les portefeuilles de mobile money. Les SPI de mobile money (10) occupent la deuxième position, devant les SPI bancaires (6). Il y a par ailleurs un seul système basé sur une monnaie numérique de Banque centrale (MNBC), en l’occurrence le eNaira au Nigeria.

En termes de quantité des transactions par contre, les SPI bancaires ont enregistré la plus forte hausse (28%) entre 2023 et 2024, devant ceux inter-domaines (9%) et ceux de mobile money (7%). Cette dynamique se répercute sur la valeur des transactions, avec une croissance de 50% entre 2023 et 2024 pour les SPI bancaires, contre 29% et 25% respectivement pour ceux inter-domaines et mobile money. La valeur moyenne des transactions pour les SPI bancaires est passée de 251 à 154 $ par transaction, celles pour les SPI inter-domaines de 225 à 95 $. Les SPI de mobile money affichent la valeur moyenne la plus faible, soit 11 $ par transaction.

Les applications mobiles sont le canal le plus utilisé

Le rapport souligne néanmoins que les applications mobiles sont le canal le plus utilisé par les systèmes de paiement instantané en Afrique. 33 systèmes utilisent ce canal, ce qui reflète la hausse du taux de pénétration des smartphones sur le continent.

Les protocoles USSD (Unstructured Supplementary Service Data) constituent le deuxième canal le plus répandu. 25 systèmes utilisent ainsi cette technologie qui offre l’avantage d’être accessible sur des téléphones mobiles basiques.

Les services bancaires accessibles via un navigateur Internet arrivent en troisième position (22 SPI), devant les solutions reposant sur les technologies de code QR (20 SPI), et les canaux à assistance humaine (agents bancaires) disponibles dans 16 SPI. Les points de vente (POS), les distributeurs automatiques de billets (DAB) et la communication en champ proche (NFC) sont les canaux les moins utilisés.

S’agissant des cas d’utilisation, 35 systèmes de paiement instantané prennent en charge les transactions de personne à personne (P2P) et 27 assurent des transactions de personne à entreprise (P2B). 15 permettent des paiements de personne à gouvernement (P2G) comme les paiements des impôts, et 16 prennent en charge des transactions inter-entreprises (B2B). 11 SPI seulement intègrent actuellement les paiements de gouvernement à personne (G2P), comme le versement des pensions de retraite ou les transferts sociaux, et 11 permettent des paiements transfrontaliers.

Le rapport indique par ailleurs qu’un seul système de paiement instantané en Afrique a atteint un niveau d’inclusivité mature, se caractérisant par une prise en charge de tous les cas d’utilisation, la mise en place de mécanismes de recours pour les consommateurs au-delà des exigences réglementaires, et de faibles coûts pour les utilisateurs finaux. Il s’agit du système nigérian NIBSS Instant Payment.

10 systèmes progressent cependant vers le stade d’inclusivité mature, dont le GIMACPA, EthSwitch (Éthiopie), National Financial Switch (Zambie), Mobile Money Interoperability (Ghana) et Instant Payment Network (Égypte). Ces systèmes se rapprochent de l’état idéal dans le cadre duquel tous les cas d’utilisation sont intégrés, où l’interopérabilité est totale et où la gouvernance est favorable aux couches sociales à revenu limité. 15 SPI en Afrique se situent à un niveau de base (intégration des canaux les plus utilisés et des fonctionnalités minimales pour les cas d’utilisation), alors que 10 autres ne sont pas classés, soit parce qu’ils ne remplissent pas les critères de base de l’inclusivité, soit en raison de l’insuffisance des données disponibles.

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