Africa-Press – Niger. Le problème d’eau à Zinder date de l’époque coloniale. Les populations de cette ville ont attendu pendant plusieurs décennies la résolution définitive de ce sempiternel problème. Certes, des efforts ont été déployés par l’Etat, mais sans arriver au bout du tunnel. En effet, la récente tournée de proximité du Président de la République, Chef de l’Etat le Général d’Armée Abdourahamane Tiani dans toutes les régions du Niger et particulièrement à Zinder, augure des perspectives nouvelles prometteuses pour les habitants de cette ville et les villages environnants en termes d’accès à l’eau potable.
La cerise sur le gâteau a été l’annonce officielle par le Chef de l’Etat d’un gigantesque projet pour desservir en eau potable la ville de Zinder et ses environs lors du grand meeting organisé dans l’antre du stade municipal Lawan Didi Manzo de Zinder, le dimanche 16 novembre 2025. Connaissant véritablement le problème crucial des populations de la ville de Zinder, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani a, en plus des thématiques majeures liées à la sécurité de notre pays et à l’autosuffisance alimentaire qu’il a développées partout lors de ce périple, touché d’entrée de jeu la question sur laquelle il est attendu: l’accès à l’eau potable.
Face à ce problème d’eau, le Chef de l’État a été humble en reconnaissant les efforts réalisés par ses prédécesseurs. En outre, dans un rappel historique, le Président Tiani a cité des noms de présidents qui ont fait des efforts considérables pour endiguer le récurrent problème d’eau dans la ville de Zinder. Il s’agit notamment d’Ibrahim Baaré Mainassara, Tandja Mamadou et Issoufou Mahamadou. « La fin de ce problème d’eau est presque arrivée, in shaa Allah. Cent milliards sont prévus comme première tranche et ces derniers sont destinés à réduire les problèmes d’eau dans la ville de Zinder et ses environs », a annoncé le Chef de l’Etat dans un stade aussitôt nourri d’un tonnerre d’applaudissements.
Selon le Président de la République, cette première phase qui se fera sur cinq ans consistera à poser cent kilomètres de tuyaux, à installer une centrale solaire de deux mégawatts et l’installation de deux groupes électrogènes à Ganaram et Aroungouza qui permettront d’avoir 2,2 mégawatts. Ainsi, une fois tout ce dispositif électrique terminé, des grand réservoirs d’eau seront construits pour contenir des milliers de mètres cubes. « Si ces travaux finissent, nous espérons que le problème sera considérablement réduit », a espéré le Président Tiani.
Pour être transparent avec ses concitoyens, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani leur a expliqué la source du financement. Ainsi, 50% des 100 milliards qui seront injectés par la Banque Africaine de Développement sont un appui sans aucune contrepartie. Pour sa part l’Etat du Niger s’engage à commencer, après dix ans, le remboursement des 50 milliards restants qui représentent la dette. « Nous aurons ensuite 50 ans pour nous en acquitter. Au regard de la richesse de notre pays que nous avons reprise, nous n’allons pas faire 50 ans avec cette dette, même s’il va falloir le faire avec les contributions de 100 francs. La deuxième étape interviendra après les cinq premières années et la même somme sera injectée. Et nous espérons arriver au bout de ces problèmes dans la région de Zinder et ses alentours. Dès mon retour, je vais apposer ma signature sur ce document pour que les travaux puissent commencer sous peu », a promis le Chef de l’État.
Pour joindre la parole à l’acte, le Gouvernement du Niger et la Banque africaine de développement (BAD) ont signé, le 14 novembre 2025, un important accord de financement d’un montant de 120,9 millions d’unités de compte, soit environ 98,7 milliards de francs CFA, destiné à renforcer l’alimentation en eau potable et la résilience dans la région de Zinder, Mirriah et 14 villages environnants. Le projet, baptisé PREPARR- ZMVE, bénéficiera à 700 000 habitants, dont 483 000 disposeront d’un accès nouveau ou amélioré à l’eau potable.
Le document a été paraphé par le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances, M. Ali Mahaman Lamine Zeine, et le responsable pays de la BAD au Niger, M. Mamadou Tangara, une semaine seulement après l’approbation du projet par le Conseil d’administration de la Banque.
C’est pourquoi, le Premier ministre a insisté sur l’importance vitale de ce projet pour une région marquée par des pénuries d’eau récurrentes. «Le projet traduit la vision et la volonté du Président de la République, Chef de l’État, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, telles qu’elles ont été déclinées dans le Programme de la refondation de la République 2025-2029 à travers son axe N°4 consacré aux politiques et réformes sociales».
Il a rappelé l’ancienneté du problème. «Le projet répond donc à un besoin réel et vital pour les populations de cette ville et celles des localités environnantes longtemps éprouvées par des pénuries incessantes d’eau». Selon lui, la crise hydrique dans la région perdure depuis la période coloniale: «Il offre des solutions concrètes à une crise qui frappe la zone depuis la période coloniale et ce, malgré la création de la première station de captage en 1955».
La première phase prévoit la construction de nouvelles infrastructures clés pour réduire le déficit en eau potable. «La première phase, objet de la présente cérémonie, le montant est de 120,9 millions d’unités de compte, c’est environ 98 751 591 000 FCFA. A cet effet, les principales actions prévues ont trait à la réalisation, l’équipement et le raccordement de 30 forages ; la construction de deux bâches de reprise d’une capacité cumulée de 1 500m3; la construction d’un réservoir d’une capacité de 3 000m3; la réalisation de deux systèmes d’adduction d’eau potable multi-villages ; la réalisation d’une station de traitement des boues de vidange à Zinder ; la réalisation de 12 000 branchements sociaux… ainsi que les études de faisabilité dans le cadre de la préparation de la seconde phase », a expliqué le Premier ministre.
Outre les aspects techniques, le projet vise à alléger les contraintes quotidiennes des ménages. «Le projet PREPARR-ZMVE permet au gouvernement du Niger de garantir ce droit aux populations de Zinder et des localités environnantes. En jetant les bases d’un avenir plus résilient et plus sain, ce projet concrétise une promesse, celle que désormais les jeunes filles de la région pourront consacrer plus de temps à leurs études, qu’aux interminables corvées d’eau auxquelles elles étaient astreintes », a espéré Ali Mahaman Lamine Zeine.
Il a réaffirmé l’engagement de l’État dans la réalisation de ce projet majeur. «Pour ma part, je peux vous assurer que le gouvernement du Niger prendra toutes les dispositions nécessaires en vue d’assurer une mise en œuvre diligente et efficace de ce projet dans l’intérêt supérieur du peuple nigérien».
Auparavant, le responsable pays de la BAD au Niger, M. Mamadou Tangara, s’est dit heureux de procéder, avec le gouvernement de la République du Niger, à la signature de l’accord qui permettra de financer le projet de renforcement de l’alimentation en eau potable et d’amélioration de la résilience à Zinder, Mirriah et villages environnants.
Il devait par la suite souligner l’importance stratégique du projet, aligné sur les priorités nationales en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement. «Le présent projet couvre la zone de Zinder, Mirriah et 14 villages environnants. Il desservira une population estimée à 700 000 habitants, dont 51% de femmes. Les activités incluront également des campagnes de changement de comportement destinées à 507 000 personnes, dont 225 000 femmes, pour améliorer l’utilisation des services d’assainissement.
Selon la Banque africaine de développement, le taux d’utilisation des latrines devrait passer de 23,5% à 85% d’ici la fin du programme, et 1 265 emplois seront créés.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press
