Africa-Press – Niger. Le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, chargé des relations avec les Institutions, M. Alio Daouda a animé, ce mardi 2 décembre 2025, un point de presse relatif à la situation qui prévaut entre le Niger et le groupe français ORANO.
Ce point de presse fait suite à un communiqué d’ORANO publié le 27 novembre 2025, dans lequel le groupe français faisait part de sa condamnation du transport illégal de l’uranium entreposé sur le site de la SOMAIR et à la découverte de 400 tonneaux contenant de la carotte radioactive dans le département d’Arlit.
Cette déclaration, indique le ministre en charge de la justice, “révèle le vrai visage d’ORANO, celui d’un prédateur ayant perdu sa proie et qui continue de considérer tout puissant qu’il se prétend, que les mines nigériennes constituent sa propriété au sein du territoire nigérien allant jusqu’à dénier toute intelligence aux cadres nigériens pour exécuter dans les règles de l’art, les actes de conditionnement, de protection et de transport de ces produits stratégiques”.
ORANO, a t-il poursuivi, ‘’ semble, dans un désarroi total, avoir oublié que les plus hautes autorités nigériennes dans un élan patriotique et souverainiste, ont nationalisé les sociétés minières qui sont dès lors retombées dans le patrimoine national après plusieurs décennies de spoliation et de crimes commis sur l’environnement, la santé des populations et sur l’économie nigérienne, désarroi qui est d’ailleurs illustré par une décision du CIRDI sur laquelle il se fonde pour revendiquer des droits qu’il reconnaît avoir perdus”.
Ainsi, ‘’dans sa condescendance et tout en persistant dans ses revendications, ORANO s’arroge le droit de poser des actes attentatoires à la souveraineté et à l’intégrité de notre pays comme en témoigne la découverte à Madaouela, département d’Arlit, quatre cent (400) tonneaux contenant de la carotte radioactive, matière hautement toxique et dont l’exposition met en danger la vie et la santé des nigériens’’ a expliqué le ministre Alio Daouda, selon qui, ‘’cette découverte surprenante en dit long sur le mépris d’ORANO envers le Niger et son peuple, depuis le début de l’exploitation des mines d’uranium’’.
En effet, selon l’étude géologique de terrain, ‘’les mesures de doses effectuées sur ces matières révèlent une toxicité dont le taux varie entre 7 à 10 micro sievert par heure alors que la dose normale est de 0,5 micro sievert” a t-il fait savoir tout en précisant que les échantillons prélevés ont mis en évidence l’association de deux produits, à savoir le “BISMUTH 207 et le CHROME X susceptibles de contaminer une personne se trouvant à 10 mètres avec pour conséquence le risque de troubles respiratoires aigus”.
Aussi, “il est à craindre que des actes non découverts à ce jour, produisent des conséquences beaucoup plus importantes que le simple bon sens aurait incité ORANO à assumer plutôt qu’à vouloir éluder sa responsabilité dans le désastre écologique et social qu’elle a créé” s’est t-il inquiété.
De ce fait, en dépit de tous les contentieux engagés par ORANO contre l’Etat du Niger dont les requêtes d’arbitrage devant le CIRDI et la CCJA, “ il s’en suit que cette société a porté et continue de porter atteinte à la santé des populations nigériennes par la planification des crimes de masse caractérisés par l’emploi de substances radioactives, de mise en danger de la vie d’autrui et de dégradations de l’environnement se refusant même d’obtempérer à des décisions de justice rendues par nos tribunaux qui lui enjoignaient de procéder à l’enlèvement sinon au traitement de plusieurs millions de tonnes des déchets radioactifs laissés à l’air libre avec toutes les conséquences que le monde de la science connaît et que nos communautés vivent horriblement”.
Tous ces faits, a t-il souligné, “sont constitutifs de délits prévus par la loi cadre relative à l’environnement et au code pénal, et face à ces actions de sape, l’Etat du Niger a pris toutes les dispositions pour poursuivre ORANO et obtenir réparation de tous les préjudices subis par nos populations après en avoir évalué avec les acteurs nationaux, l’ampleur sur les plans environnemental et social, sanitaire, éducatif et pastoral, qui seront mis à contribution pour les documenter de façon pertinente”.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Niger, suivez Africa-Press





