Agriculture – Situation pluviométrique au Sahel : Perspectives peu reluisantes

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Africa-PressNiger. Le bulletin sur la situation de la campagne agropastorale au 30 juin 2021 au Sahel annonce des perspectives pluviométriques peu reluisantes dans certains pays de cette partie de l’Afrique, dont le Sénégal.

Perspectives pluviométriques peu reluisantes pour certains pays du Sahel : selon le bulletin sur la situation agropastorale au 30 juin 2021 du Centre régional Agrhymet, «il est attendu des quantités de pluies excédentaires à normales sur l’Est du Sahel, notamment le Sud-est du Niger/Sud du Tchad, l’Ouest du Niger/Est du Burkina Faso et la bande Sud des pays du Golfe de Guinée. Une situation équivalente, voire déficitaire par rapport à la moyenne, est probable sur le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau. Il est aussi attendu des longues séquences sèches (nombre de jours consécutifs sans pluie) de plus de 10 jours, le long du littoral allant du Liberia au sud-ouest du Nigeria, au Sénégal, en Gambie, au Sud de la Mauritanie et localement à l’Ouest du Mali. Les durées séquences sèches seront supérieures à la moyenne sur le Sénégal, la Gambie et le Sud-est de la Mauritanie».
Par contre, souligne le document, «le mois de juin 2021 s’est caractérisé par des précipitations modérées à fortes (50 à plus de 300 mm) sur les pays du Golfe de Guinée et l’extrême Sud du Tchad. En effet, des cumuls mensuels atteignant par endroits 400 mm ont été enregistrés en Sierra Leone, au Liberia, au Sud-est de la Guinée, sur le littoral de la Côte d’Ivoire et du Ghana, sur le centre du Togo et du Bénin, sur le Centre-sud du Nigeria et sur l’extrême sud du Tchad. Des cumuls mensuels faibles à modérés (5 à 50 mm) ont été enregistrés sur la quasi-totalité des pays de la bande sahélienne, notamment au Sénégal, en Mauritanie, au Mali, au Niger et au Tchad».
Comparé à la moyenne mensuelle de la période 1991-2020, le Centre Agrhymet renseigne que «le cumul du mois de juin 2021 a été excédentaire (de 50 à plus de 300 mm) sur la quasi-totalité des localités des pays du Golfe de Guinée, à l’exception des localités du littoral Ouest de la Guinée, du Centre de la Sierra Leone, de l’extrême Nord-ouest de la Côte d’Ivoire, du littoral du Togo, du Bénin et de l’Ouest du Nigeria. Des situations équivalentes à la moyenne ont été globalement observées sur la bande sahélienne, à l’exception de la façade Ouest de la région du sud Mali et Burkina Faso et de l’extrême Centre-est du Tchad où des excédents faibles à modérés (10 et 50mm) ont été observés. Par ailleurs, des déficits faibles à modérés ont été observés localement au Sud-ouest du Mali, au centre et sud du Niger, au Centre du Burkina Faso et au Sud du Tchad».

Situation des semis
Pour ce qui est des semis, il est indiqué qu’au «30 juin 2021, les simulations des dates des semis indiquaient que les conditions étaient remplies pour les principales cultures pluviales dans la plupart des zones agricoles de l’Afrique l’Ouest et du Tchad, sauf dans certaines localités de la bande sahélienne, notamment au Tchad, au Niger, au Mali, en Mauritanie et dans le Nord Sénégal».
Comparées à la situation moyenne des 5 dernières années, précise Agrhymet, «les simulations au 30 juin 2021 indiquent que le front des dates des semis estimées pour les céréales a été globalement précoce (d’une à deux décades) dans plusieurs zones du Sud et Centre-est Tchad, du Nigeria, du Bénin, des parties Nord du Togo, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Centre Guinée, du Centre et Sud Sénégal, du Sud Mali (sauf dans le Nord Koulikoro), du Burkina Faso, de l’extrême Ouest Niger. Cette situation tend à confirmer les prévisions saisonnières agro-hydro-climatiques de 2021 ayant présagé un début de saison précoce dans les bandes soudanienne et sahélienne. On note cependant plusieurs localités du Centre Tchad, de l’extrême Nord Nigeria, du Nord Burkina Faso, du Nord Koulikoro au Mali, du Sud Mauritanie et de l’extrême Nord Sénégal et surtout de la bande agricole du Niger où un retard pluviométrique d’une à deux décades n’aurait pas permis les semis en humide à la date du 30 juin 2021. Certains semis effectués auraient été perdus suite aux longues séquences sèches observées en ce début de saison, conformément aux prévisions saisonnières faites en avril 2021».

Déficit hydrique assez sévère
Au cours de la période sous revue, les techniciens rapportent que «les besoins en eau des céréales pluviales comme le mil, le Sorgho et le maïs étaient satisfaits dans certaines localités du Sud Tchad, sur les pays du Golfe de Guinée (excepté les parties extrême Nord du Nigeria et du Bénin), la Guinée, le Sud Guinée Bissau et dans les parties extrême Sud du Mali et du Burkina Faso. Sur presque toute la bande sahélienne, allant du Tchad au Sénégal, on note la prévalence d’un déficit hydrique assez sévère qui aurait persisté suite aux longues séquences sèches observées pendant les deux dernières décades de juin».

Faible disponibilité du pâturage

Adressant la situation pastorale au 30 juin 2021, les spécialistes relèvent «une faible disponibilité du pâturage naturel dans les zones pastorales et agropastorales des pays sahéliens». Ils mentionnent que «l’émergence de la végétation a été observée sur environ 20% de la zone pastorale. Cependant, on note par rapport au mois de mai une progression du front de végétation, c’est-à-dire une installation progressive dans la zone agropastorale des pays du sahel. La comparaison de la production de biomasse au 30 juin par rapport à celle de l’année dernière et à la moyenne de cinq dernières années à la même période montre un retard important dans l’installation de la végétation, surtout dans la moitié Est du sahel, particulièrement au Niger et au Tchad. Cette situation s’explique par les séquences sèches et les retards observés au démarrage de cette saison des pluies. L’émergence de la végétation est restée faible, la masse fourragère herbacée verte est pratiquement inexploitable. L’alimentation fourragère du bétail se poursuit avec la biomasse résiduelle de la saison des pluies précédente. L’abreuve­ment se fait au niveau des points d’eau permanents, des puits et les mares chargées à la suite des pluies enregistrées. Il est important de souligner que l’année dernière, la production fourragère a été certes bonne au Sahel, mais l’accès au pâturage a été limité par l’insécurité (dans la zone des trois frontières et dans le bassin du Lac Tchad) et les fermetures des frontières liées aux mesures contre la propagation du Covid-19».

Situation hydrologique
Pour ce qui est du bassin du Sénégal, les écoulements, d’après les experts, «ont démarré faiblement en fin du mois au niveau des stations hydrométriques de Kidira et Gourbassi sur la Falémé ainsi que celle de Oualia sur le Bakoye. Dans le bassin du Sénégal, les écoulements ont débuté sur la Falémé et le Bakoye à partir du 24 juin 2021, rendant ainsi effectif le démarrage de la saison hydrologique. Le niveau d’eau du barrage de Manantali a poursuivi sa baisse suivant un gradient de 7 cm par jour au cours du mois de juin. En fin du mois, le niveau du plan d’eau du barrage était de 195 m, soit 8 m au-dessus du niveau minimum d’exploitation».

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