Conseil de sécurité de l’ONU: “Le Monde a aujourd’hui, plus que jamais, besoin d’institutions de régulation fortes , déclare le chef de la diplomatie nigérienne Hassoumi Massoudou

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Le Conseil de sécurité de l’ONU tient, aujourd’hui 7 mai 2021, une vidéoconférence de haut niveau sur le thème « Maintien de la paix et de la sécurité internationales : Défendre le multilatéralisme et le système international centré sur les Nations unies ».

Il s’agit de l’un des événements phares de la présidence chinoise. Wang Yi, conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères de la Chine, préside la réunion. Le premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, est le seul chef de gouvernement à participer à la réunion. Tous les autres membres du Conseil sont représentés au niveau ministériel. Volkan Bozkir, le président de l’Assemblée générale, devrait faire un exposé.

Notre pays est représenté à cette réunion par le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Hassoumi Massoudou. Dans l’allocution qu’il a prononcé le Ministre Massaoudou a indiqué que « C’est avec un réel plaisir et un profond attachement aux idéaux de notre organisation commune que je prends la parole, pour la première fois devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, en ma qualité de Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération de la République du Niger.

Je voudrais, à cette occasion vous adresser mes remerciements les plus sincères et vous exprimer ma pleine et entière disponibilité à poursuivre nos relations d’échanges et de coopération avec chacun de vos pays”.

Après avoir transmis les sincères remerciements de S.E.M. Mohamed Bazoum, pour les félicitations que vos pays respectifs lui ont adressées, suite à son élection à la présidence de la république du Niger , il a souligné que “ Contenus au chapitre premier de la Charte des Nations Unie, les principes qui fondent le multilatéralisme appellent les Etats membres à privilégier les « mesures collectives en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix, dans le respect de l’égalité souveraine des Etats membres ».

C’est conscient de cela, que mon pays n’a eu de cesse de réitérer son ferme attachement à ces principes et d’apporter son soutien continu au renforcement du système international centré sur les Nations Unies. C’est, du reste, pour cette raison que mon pays a organisé lors de sa présidence du Conseil, au mois de septembre dernier, un débat de haut niveau sur le thème « la gouvernance mondiale post covid19 ».

Le Ministre Massoudou a suggéré de “donner un nouveau souffle au multilatéralisme, en dotant le système des Nations Unies de moyens suffisants et efficaces lui permettant de remplir ses missions de façon adequate”. Car, “en effet, le monde tel qu’il était au lendemain de la seconde guerre mondiale est diffèrent de celui d’aujourd’hui et nos instruments en l’état actuel, ne suffisent plus à faire face aux grands défis contemporains, notamment les crises sanitaires, la pauvreté, les changements climatiques, le terrorisme, le crime international organisé, la cybercriminalité, etc”.

Avant de conclure son allocution, le chef de la diplomatie nigérienne a fait plusieurs recommandations à même de renforcer la solidarité et la coopération internationales dans le cadre du multilatéralisme pour traiter des questions de paix et de sécurité auxquelles la communauté internationale est actuellement confrontée.Il a entre autres réaffirmé qu’il est plus que “nécessaire de rétablir la confiance dans un système trop souvent perçu comme étant inéquitable et non représentatif de certains pays ou continents.

L’Afrique par exemple, qui participe pleinement aux travaux du Conseil de Sécurité n’a pas de siège permanent dans cet organe, malgré sa participation active à plus de 50 % des réunions du Conseil de sécurité, 60 % à l’élaboration de ses documents finaux et 70 % de ses résolutions assorties de mandats au titre du chapitre VII.C’est pourquoi la réforme du Conseil de Sécurité est aujourd’hui plus qu’indispensable.

Et de ce point de vue, mon pays souscrit pleinement à la position africaine commune telle qu’exprimée à travers le consensus d’Ezulwini, appelant à la pleine représentation de l’Afrique au sein du Conseil de Sécurité avec au moins deux sièges permanents, et un statut unique pour tous les membres permanents, notamment au niveau du droit de veto. Au-delà de la question de la réforme du Conseil de Sécurité, se pose également celle des autres institutions de Bretton Woods, tels la Banque Mondiale, le FMI et les autres institutions spécialisées.

En second lieu, le Ministre Massoudou préconise de “renforcer la coordination et la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous régionales.Enfin, nous devons tirer les leçons des graves conséquences sociale, économique et politique, induites par la Pandémie du Covid 19 et son impact sur la paix et la sécurité internationales.

” Car, “Le Monde a aujourd’hui, plus que jamais, besoin d’institutions de régulation fortes” a déclaré le chef de la diplomatie nigérienne.Il faut noter que le Conseil de sécurité s’est réuni à plusieurs reprises par le passé pour discuter de la Charte des Nations unies et du système multilatéral. Le 9 janvier 2020, le Viet Nam a organisé un débat ouvert sur le thème « Faire respecter la Charte des Nations unies ».

Dans une déclaration présidentielle adoptée lors de cette réunion, le Conseil a réaffirmé son engagement envers le multilatéralisme et le rôle central de l’ONU.La Chine a également mis en avant ces thèmes par le biais d’événements de signature lors des précédentes présidences du Conseil. Elle a organisé un débat ouvert au niveau ministériel pendant sa présidence de février 2015 sur les buts et principes de la Charte, en commémoration du 70e anniversaire de la fondation de l’ONU. La Chine a également lancé un débat ouvert pendant sa présidence de novembre 2018 sur le « renforcement du multilatéralisme et du rôle des Nations unies ».

Lors de cette réunion, le Secrétaire général António Guterres a mis en garde contre les effets érosifs du déclin de la confiance entre les nations tout en soulignant que les « crises en Syrie, dans le processus de paix au Moyen-Orient et ailleurs ont ébranlé la foi populaire dans le potentiel de la communauté internationale à apporter des solutions ». Il a ajouté que pour renforcer le multilatéralisme, la communauté internationale doit renforcer son engagement envers la Charte des Nations unies, et les organes de l’ONU doivent chercher à coopérer davantage avec les organisations régionales et la société civile.

Si la réunion d’aujourd’ hui s’appuie sur les discussions passées, elle intervient à un moment où les États membres mènent une réflexion importante sur l’avenir du système multilatéral. Comme indiqué dans une note conceptuelle diffusée par la Chine avant la réunion, « la pandémie de COVID-19 nous a rappelé une fois de plus que tous les pays sont interconnectés et partagent un avenir commun ».

La réunion intervient également peu de temps après que le Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations unies – qui a été créé en février 2019 et compte parmi ses membres la Chine, la Russie et Saint-Vincent-et-les-Grenadines, membres du Conseil – a publié un document le 10 mars dans lequel il décrit un « recours croissant à l’unilatéralisme, marqué par des actions isolationnistes et arbitraires, notamment l’imposition de mesures coercitives unilatérales ou le retrait d’accords historiques et d’institutions multilatérales ».

Plusieurs membres du Groupe d’amis pour la défense de la Charte des Nations unies se sont montrés très critiques à l’égard de la politique étrangère américaine ; certains membres du Groupe – comme la RPDC, l’Iran et la Syrie – figurent à l’ordre du jour du Conseil. Alors que la nouvelle administration américaine a exprimé un engagement envers les valeurs multilatérales que l’administration précédente n’avait pas, il reste à voir si et comment cela peut se traduire par des progrès sur les questions de division à l’ordre du jour du Conseil.

Les questions discutées lors de la réunion comprennent les moyens de mieux consolider le système multilatéral et empêcher la résurgence de l’unilatéralisme ; défendre le système international centré sur les Nations unies et les normes fondamentales des relations internationales énoncées dans la Charte ; renforcer la solidarité et la coopération internationales et utiliser le multilatéralisme pour traiter les questions de sécurité conventionnelles ou non conventionnelles les plus urgentes ; d’harmoniser et de réglementer les relations entre les pays au moyen d’institutions et de règles, et de persister à résoudre les différends par la consultation et le dialogue ; et renforcer l’autorité de l’ONU et promouvoir le rôle central de l’ONU dans les affaires internationales.

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