
Africa-Press – Niger. Malgré la hausse de la part des énergies propres, le mix électrique global de l’Afrique reste dominé par les énergies fossiles. Dix pays du continent ont cependant produit plus de 60% de leur électricité grâce aux filières bas carbone en 2024.
Les énergies propres ont couvert 54% de la demande supplémentaire d’électricité en Afrique durant la période 2020-2024, grâce notamment à l’entrée en production de nouveaux projets hydroélectriques et à la mise en service de plusieurs centrales solaires et parcs éoliens, selon des données publiées le 11 avril 2025 par Ember, un think tank qui œuvre à accélérer la transition vers l’énergie propre à l’échelle mondiale.
La part des énergies bas carbone dans le mix électrique du continent a ainsi grimpé à 25% durant l’année écoulée contre une moyenne mondiale de 41%.
Dix pays se distinguent toutefois par un mix électrique largement dominé par les énergies renouvelables, grâce notamment à leurs grandes capacités hydroélectriques. Il s’agit de la République démocratique du Congo et de l’Ethiopie, où la production d’électricité est issue à 100% de sources renouvelables, de l’Ouganda, du Kenya, de la Zambie, du Mozambique, de l’Angola, du Zimbabwe, du Soudan et du Cameroun.
Plus généralement, le gaz naturel demeure cependant la principale source d’électricité en Afrique, avec une part de 43% dans le mix électrique global du continent en 2024 en dépit des abondantes ressources d’énergies renouvelables disponibles.
L’électricité produite grâce au gaz naturel a augmenté de 52% au cours de la dernière décennie à l’échelle continentale, les pays d’Afrique du Nord comme l’Algérie, la Libye et l’Egypte ayant particulièrement accru leur dépendance à l’égard de ce combustible fossile.
L’Afrique représente 3,6% des émissions mondiales du secteur
L’utilisation du charbon, deuxième source d’électricité en Afrique, est quant à elle, demeurée à peu près au même niveau qu’il y a vingt ans, à l’exception notable de l’Afrique du Sud, qui produit 84% de ses besoins en électricité à partir de ce combustible très polluant.
Dans le même temps, les projets de construction de nouvelles centrales électriques au charbon sur le continent sont devenus beaucoup moins nombreux, et une poignée de projets supplémentaires devrait être mis en service durant les prochaines années.
Ember recommande dans ce cadre à l’Afrique du Sud d’abandonner le plus rapidement possible le charbon et aux pays d’Afrique du Nord de réduire le poids du gaz naturel dans leur mix électrique pour être en phase avec les trajectoires de développement limitant le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.
Pour le reste des pays du continent, où les émissions du secteur de l’électricité sont minimes, le plus grand défi sera plutôt de garantir l’accès de tous les habitants à des services énergétiques fiables, durables, modernes et abordables d’ici 2030, conformément à l’objectif de développement durable n° 7. Cela est d’autant plus nécessaire que les pays africains n’ont représenté que 3,6% des émissions mondiales du secteur de l’électricité durant l’année écoulée, alors qu’ils abritent 19% de la population mondiale.
Le think tank basé à Londres révèle par ailleurs que la demande d’électricité en Afrique a augmenté de 3,7% en 2024, presque au même rythme que la croissance de la demande mondiale (4%). Le continent, où près de 600 millions de personnes n’ont pas encore accès à l’électricité, n’a toutefois représenté que 3,1% de la demande d’électricité à l’échelle internationale.
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