Le mégalodon avait le sang chaud

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Le mégalodon avait le sang chaud
Le mégalodon avait le sang chaud

Africa-Press – Niger. Membre de la famille désormais déteinte des otodontidés, le mégalodon a disparu des océans il y a environ trois millions d’années. Une nouvelle étude consacrée à Otodus megalodon apporte des éléments de preuve pour dire qu’il avait le sang chaud. Ce travail, publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences, a été dirigé par Michael Griffiths et Martin Becker, professeurs à l’Université William Paterson, dans le New Jersey (Etats-Unis). Il est basé sur l’analyse de dents fossiles de mégalodons, tels qu’il en existe plusieurs milliers d’exemplaires dans les registres paléontologiques mondiaux.

Les dents du mégalodon

Pourquoi une telle prolixité ? Les dents du requin disparu sont fortement minéralisées et cette caractéristique a facilité leur fossilisation. Ainsi, ces reliques sont parvenues jusqu’à nous. En revanche, le squelette du mégalodon n’était pas formé d’os mais de cartilage. Comme ce matériau se conserve mal, on n’a jamais retrouvé le squelette entier de l’animal : la connaissance qu’ont les scientifiques à son sujet se base sur l’analyse de ses seules dents.

Or les crocs peuvent être parlants. L’équipe de recherche les a scrutés selon une nouvelle approche : ils ont étudié la présence dans les dents fossiles de certains isotopes du carbone et de l’oxygène (en l’occurrence, le carbone-13 et l’oxygène-18, qui différent de la forme classique de leur atome respectif par le nombre de neutrons). La façon dont ces isotopes se lient peut en effet être un marqueur de la température à laquelle le minéral s’est formé.

Un sang plus chaud que l’eau dans laquelle évoluait le mégalodon

Conclusion des spécialistes : « Le mégalodon avait une température corporelle globale de 27 °C, soit environ 7 degrés de plus que la température de l’eau environnante et environ 5 degrés de plus que les requins à sang chaud existants », commente auprès de Sciences et Avenir le professeur Martin Becker. La grande taille du mégalodon l’a « aidé à maintenir sa température corporelle chaude », estime par ailleurs le spécialiste.

Les chercheurs parlent à son propos d’une « endothermie régionale », c’est-à-dire que la température de son corps n’était pas uniforme. C’était déjà ce que pensaient les spécialistes du requin disparu, mais ils l’avaient compris par déductions, nées des observations de la biologie des requins modernes. La nouveauté de cette étude, c’est qu’elle en a déniché la preuve dans les dents de l’animal. Parmi les requins modernes avec endothermie régionale, le groupe comprenant les requins mako et les grands requins blancs ont une température corporelle moyenne allant de 22,0 à 26,6 °C. Soit de 10 à 21 °C supérieure à la température ambiante de l’océan. La nouvelle étude suggère que mégalodon avait une température corporelle moyenne globale plus élevée.

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