Africa-Press – São Tomé e Príncipe. Après 100 jours à la tête du XIXe gouvernement constitutionnel, le Premier ministre Américo Ramos a donné une conférence de presse, exprimant optimisme, responsabilité et sens de la mission. Selon lui, « le pays a retrouvé son chemin et reconquis la dignité perdue », après des années d’instabilité et de fractures institutionnelles. Toutefois, au-delà de ses propos mesurés, les progrès actuels doivent être interprétés comme le fruit d’un parcours collectif, construit par les gouvernements successifs de la République Démocratique de São Tomé et Principe, y compris l’exécutif précédent dirigé par Patrice Emery Trovoada.
Avec une grande visibilité publique, le chef du gouvernement a souligné la reprise de partenariats importants avec la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), le Japon et la Chine. Des projets tels que la réhabilitation du port et de l’aéroport, l’activation de la Zone économique spéciale de Fernão Dias et les projets de mobilité urbaine ont été présentés comme des piliers du nouveau cycle gouvernemental.
Cependant, une analyse plus approfondie montre que beaucoup de ces projets sont nés sous les mandats précédents, en particulier sous le gouvernement de Patrice Trovoada (2022–2023), qui a conduit des négociations multilatérales essentielles et structuré les dossiers techniques soutenant aujourd’hui les actions en cours. Par exemple, la réhabilitation du port de São Tomé a fait l’objet de dialogues stratégiques avec la BAD depuis 2022. Quant à la Zone économique spéciale, elle a débuté avec le soutien technique du gouvernement japonais et a mobilisé des équipes interministérielles dès le mandat précédent.
En plus du gouvernement de Patrice Trovoada, il est important de reconnaître la contribution des gouvernements précédents au cours des deux dernières décennies, qui, malgré des limitations, ont lancé des programmes de base dans des domaines tels que la santé, l’éducation, la justice, l’agriculture et l’économie maritime. Cette continuité — souvent invisible du point de vue politique — a été essentielle pour le progrès durable du pays.
Le gouvernement actuel, dirigé par Américo Ramos, a su capitaliser et réactiver rapidement ces initiatives. En seulement trois mois, il a régularisé les salaires en retard, réactivé les transferts sociaux pour plus de deux mille familles et impulsé des mesures de réponse immédiate dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la sécurité et de la jeunesse.
Parmi les réalisations annoncées, on note le lancement des travaux du centre d’hémodialyse — une vieille revendication nationale — la réhabilitation des centres de santé d’Angolares et de Porto Alegre, le relancement des cantines scolaires et le recrutement de plus de 150 enseignants. Dans le domaine de la sécurité, des réformes ont été activées dans la Police nationale et des programmes de soutien à l’entrepreneuriat des jeunes ont été renforcés.
100 jours d’Américo Ramos: Priorité au peuple
« Notre priorité est de servir le peuple avec responsabilité et justice sociale », a affirmé Américo Ramos, soulignant qu’il n’a pas hérité de facilités, mais a trouvé la volonté de reconstruire sur la base de l’urgence et de la dévotion. Bien qu’il ait évité de mentionner directement Patrice Trovoada, son discours a clairement indiqué que le nouveau gouvernement reconnaît les difficultés héritées, mais profite également de certains héritages techniques et diplomatiques.
L’opposition a réagi avec scepticisme. Des députés ont souligné que le gouvernement actuel n’a pas encore présenté d’agenda original, se contentant de prolonger les programmes déjà en cours. Cependant, d’autres reconnaissent l’effort du nouveau gouvernement pour garantir la stabilité politique et accélérer l’exécution des engagements internationaux.
Avec un plan ambitieux d’ici fin 2025, le gouvernement promet la réalisation de projets structurants, des réformes judiciaires, la création de plus de 3 000 emplois et la construction d’un nouveau pacte social centré sur la jeunesse, l’agriculture, l’économie bleue et l’innovation technologique.
Dans l’ensemble, les 100 premiers jours d’Américo Ramos montrent un gouvernement qui combine dynamisme propre et héritage gouvernemental accumulé. Les résultats obtenus font partie d’un parcours collectif de la République Démocratique de São Tomé et Príncipe, construit par plusieurs leaderships politiques et l’effort continu des institutions de l’État.
Si le gouvernement actuel réussira à transformer cette base en solutions innovantes et durables, le temps nous le dira. Mais une chose est certaine: le développement de São Tomé et Príncipe n’est pas l’œuvre d’un seul homme ou d’un seul parti — c’est le reflet d’une nation en quête de maturité politique, de stabilité et de véritable progrès.
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