Africa-Press – São Tomé e Príncipe. Le mouvement BASTA a porté des accusations contre le président de l’ADI et ancien Premier ministre Patrice Trovoada, après lecture du rapport d’enquête de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sur les événements du 25 novembre 2022.
« Le contenu du rapport confirme ce que l’opinion publique nationale et internationale avait déjà largement constaté: la tragédie du 25 novembre 2022 n’a pas été une tentative de coup d’État, mais bien une mise en scène tragique, barbare et un piège prémédité visant à faire taire les opposants et les figures de la société civile considérés comme gênants par l’ancien Premier ministre, Patrice Emery Trovoada », a déclaré le coordinateur du BASTA.
Salvador dos Ramos a attiré l’attention sur le fait que ce sont le gouvernement et le président de la République qui ont sollicité la CEEAC, dont São Tomé-et-Príncipe est membre, pour enquêter sur les événements. Il a également souligné le soutien des Nations Unies à cette enquête.
BASTA réfute ainsi les déclarations qui minimisent ou contestent la portée politique et juridique du rapport de la CEEAC.
« Le rapport de la mission d’experts de la CEEAC laisse entendre qu’il y a eu une tentative de manipulation et d’instrumentalisation de personnes censées être au service des citoyens et de la patrie, et non d’intérêts politiques, en vue de persécuter des adversaires politiques et d’éliminer des figures de l’opposition », a-t-il insisté.
Le mouvement d’opposition, qui détient deux sièges à l’Assemblée nationale, désigne clairement le suspect principal.
« Compte tenu des éléments du rapport de la CEEAC et des récentes déclarations du capitaine de vaisseau et commandant de la garde côtière, on peut déduire que l’ancien Premier ministre Patrice Emery Trovoada est le principal suspect et l’auteur moral de cette machination qui a coûté la vie à quatre civils innocents », a affirmé Salvador dos Ramos.
Le parti dirigé par l’ambassadeur Salvador Ramos annonce son intention de demander un débat parlementaire pour sortir le rapport du silence.
« Les représentants du peuple ne peuvent rester dans un silence complice face à la gravité des faits révélés », a-t-il souligné.
BASTA demande également au gouvernement de reconsidérer la décision d’installer un tribunal militaire pour juger l’affaire.
« Nous demandons au président de la République d’user de son influence pour garantir la vérité et la justice, et au gouvernement de coopérer pleinement avec les instances judiciaires, en reconsidérant l’installation du tribunal militaire pour cette affaire », a précisé Salvador dos Ramos.
Le mouvement conclut en affirmant son soutien aux forces armées, « institution républicaine essentielle à la défense de la souveraineté et de l’intégrité territoriale », tout en insistant sur le fait que personne n’est au-dessus des lois et que tout crime doit être puni conformément à la loi.
Le rapport d’enquête de la CEEAC sur les événements du 25 novembre 2022 domine l’actualité sociopolitique à São Tomé-et-Príncipe.
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