Africa-Press – Senegal. L’Union africaine (UA) consulte des experts pour réfléchir sur une stratégie commune pour la restitution des biens et du patrimoine culturels ‘’volés à l’Afrique’’, afin de ‘’parler d’une seule voix’’, a dit, mardi, la directrice du développement social, de la culture et du sport de la commission de l’UA, Mariama Mohamed Cissé.
‘’Cette rencontre permettra aux experts de se consulter et d’échanger sur la possibilité pour les Etats Africains de parler d’une seule voix et d’avoir des documents continentaux pour pouvoir demander la restitution des biens et du patrimoine culturels de l’Afrique qui ont été volés à l’Afrique’’, a-t-elle déclaré.
Elle s’exprimait à l’ouverture d’un atelier continental qui, pendant trois jours (du 30 novembre au 2 décembre), va réunir à Dakar, précisément au Musée des civilisations noires, des experts venus de plusieurs pays du continent parmi lesquels le Niger, le Nigéria, le Malawi, la Libye, le Mali, la Tunisie, le Mozambique et le Sénégal.
Des experts sénégalais notamment El Hadji Malick Ndiaye, conservateur du musée de l’Institut fondamental d’Afrique noire et Felwine Sarr, coauteur du rapport publié en novembre 2018 sur la Restitution des biens culturels africains, y prennent part.
Il y a aussi Fatima Fall, la directrice du Centre de recherches et de documentation du Sénégal (CRDS), ex Ifan, entre autres.
Cet atelier continental des experts de l’Afrique sur la restitution des biens culturels entre dans le cadre de la feuille de route des activités de l’année 2021 déclarée par l’Union Africaine ‘’Année des arts, de la culture et du patrimoine’’, souligne la directrice.
Selon Mariama Mohamed Cissé, l’Union africaine va travailler en collaboration avec les institutions sous régionales de l’Afrique pour avoir une stratégie continentale sur la question de la restitution des biens culturels.
‘’Les consultations seront longues’’, dit-elle, mais ‘’nous espérons finaliser les documents de consultation sur la restitution de biens du continent l’année prochaine’’.
Le directeur général du Musée des civilisations noires, le professeur Hamady Bocoum estime pour sa part qu’il faut mettre en cohérence tout le monde et parler d’une seule voix.
Pour lui, ‘’il est important de se battre pour la restitution des biens et du patrimoine culturels qui ont été volés à l’Afrique pendant de longues périodes’’.
Mais, souligne-t-il, il est aussi important de regarder ce qui se passe chez nous et d’avoir beaucoup d’attention par rapport aux recherches archéologiques, mais aussi par rapport à la production contemporaine.
Car, selon lui, ‘’le patrimoine de demain c’est ce que nous produisons aujourd’hui’’.
‘’Le patrimoine est quelque chose de très complexe, il ne faut pas qu’on soit tout le temps rivé sur ce qu’on a perdu qui sera certainement retrouvé, mais ce que l’on est en train de reconstruire personne ne peut le préserver à notre place’’, insiste-t-il.
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