Christophe Yvetot, représentant résident au Sénégal de l’Onudi : « le PCP a mobilisé 600 milliards de francs; 14 500 emplois directs attendus… »

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Christophe Yvetot, représentant résident au Sénégal de l’Onudi : « le PCP a mobilisé 600 milliards de francs; 14 500 emplois directs attendus… »
Christophe Yvetot, représentant résident au Sénégal de l’Onudi : « le PCP a mobilisé 600 milliards de francs; 14 500 emplois directs attendus… »

Africa-Press – Senegal. Le Comité de pilotage du programme de partenariat entre l’organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (ONUDI) et le gouvernement du Sénégal intitulé «vers l’émergence industrielle du Sénégal», s’est réuni ce vendredi 1er avril à Dakar. Représentant résident au Sénégal de l’ONUDI, Christophe Yvetot a répondu à nos questions relatives au PCP et aux attentes liées à ce programme d’accélération industrielle.

En quoi consiste le programme de partenariat pays Sénégal/ONUDI ?

C’est un programme d’accélération industrielle. En fait, on s’est aperçu dans les 30 dernières années que les pays d’Asie ont réussi. Donc, ça veut dire que des pays pauvres peuvent tout à fait en 10, 15 ou 20 ans devenir prospères.

Comment faire maintenant pour que des pays africains comme le Sénégal puissent faire cette transformation dans les 10, 15 prochaines années? C’est pour ça qu’on a mis en place ce programme qui repose sur 4 composantes. Un, il faut qu’il y ait d’abord une volonté politique au plus haut niveau dans le pays. On a l’assurance que son excellence le président Macky Sall, avec le PSE (Plan Sénégal émergent) mais aussi depuis peu avec la nouvelle politique et stratégie d’industrialisation a placé l’industrialisation au plus haut niveau politique. Deuxièmement, il faut identifier les secteurs industriels dans lesquels le Sénégal peut vraiment se positionner. Il y a eu l’agro-industrie, le secteur minier, la pharmacie et des secteurs de haute technologie comme le secteur numérique, l’industrie automobile. Ça a été identifié dans la nouvelle politique et stratégie d’industrialisation. Mais une fois qu’on a le leadership et la direction, il faut quand même des moyens. Et là c’est important de mobiliser des investissements publics et privés.

Le PCP, grâce aux grands projets comme les zones économiques spéciales, les parcs industriels les agropoles et le pilier régional et d’autres projets d’assistance technique, ont réussi à mobiliser plus d’un milliard de dollars en 5 ans (600 milliards de francs CFA) qui sont maintenant investis dans les priorités industrielles du pays grâce à des partenaires internationaux comme la Banque africaine de développement, la banque islamique de développement, la Banque européenne d’investissement. Mais aussi des gouvernements qui soutiennent l’industrialisation du Sénégal comme l’Allemagne, la Chine, La France, la Belgique, le Japon, le Luxembourg, l’Union européenne, la Corée et d’autres. Donc, il y a ce partenariat pour des investissements forts, mais aussi, et c’est peut-être le plus important, il faut un partenariat avec la société. La politique industrielle ne peut pas venir d’en haut, il faut vraiment que les jeunes, les femmes, la société civile, les entreprises et tous les acteurs publics et privés connaissent, comprennent, participent et soient vraiment mobilisés pour mettre en œuvre cette stratégie d’industrialisation.

Tous ces investissements pour quel résultat concret sur le terrain ?

Ce n’est pas un milliard qui arrive d’un coup. Ce sont des projets sur des années. Par exemple, on a mis quelques années pour réussir à mobiliser des partenaires pour financer l’agropole Sud. Maintenant, on a réussi à avoir les fonds. Les accords ont été enfin signés en 2020 et toute la phase de préparation s’est mise en place. En décembre 2021, on a posé la première pierre pour le premier agroparc qui va être mis en place près de Adéane, mais d’autres parcs puisqu’il va y avoir à peu près neuf parcs. On prévoit d’installer des parcs à Ziguinchor, Kolda, Sédhiou. Et ensuite quatre autres petits parcs départementaux très proches des producteurs pour qu’ils puissent bénéficier des infrastructures minimum, de réfrigération, de transformation dont ils ont besoin pour pouvoir augmenter leurs revenus.

Peut-on espérer un réel impact sur le chômage des jeunes qui va crescendo ?

C’est peut-être même le seul espoir d’emplois massifs parce qu’il ne s’agit plus de faire des petits emplois à droite, à gauche. C’est vraiment entrer dans une création massive d’emplois. Et comment vous faites ça ? Quand vous avez des agropoles, vous avez à peu près une centaine d’entreprises qui vont venir s’installer et recruter du personnel. Donc, on est déjà en train de réfléchir à comment on peut former tous ces jeunes qui vont pouvoir intégrer les entreprises et travailler dans les parcs, mais aussi toutes les entreprises de services qui vont graviter autour de ces activités. Là, on estime à peu près 14.500 emplois directs et 35.000 indirects. On parle d’emplois massifs, mais tout ne va pas se faire en un jour. Ca va monter en puissance d’année en année, au fur et à mesure que les entreprises vont s’installer, vont prospérer et embaucher.

Peut-on dire que l’époque où les récoltes de mangue ou d’anacarde étaient vouées à la corbeille est révolue ?

L’espoir, c’est d’arrêter cet énorme gâchis parce que à la fois de façon presque naturelle, la Casamance est riche de beaucoup de produits, mais si on n’utilise pas pleinement tous les produits pour créer des emplois et de la richesse, alors pourquoi avoir cette richesse qui est donné à la Casamance? Si vous prenez simplement l’anacarde. Il y a la noix d’anacarde qui est connue et qui permet ensuite d’avoir des anacardes grillées qui sont vendues sur le marché international. Mais si vous avez la pomme et là on soutient un champion régional vraiment de Casamance qui presse la pomme de l’anacarde pour en faire du jus et ensuite récupérer le déchet pour ensuite en faire de la nourriture pour les animaux ou produire de l’énergie où faire des engrais. Si on utilise chaque produit pleinement, il y a beaucoup de quoi créer d’énormes emplois. Mais surtout des emplois qualifiés, des emplois qui donnent un bon salaire. Pas des emplois toujours au rabais. Des emplois où les gens vont être qualifiés. Donc, vous allez avoir une vraie richesse vraiment en Casamance et sur l’ensemble du territoire puisqu’il va y avoir des agropoles sur tout le territoire du Sénégal.

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