Africa-Press – Senegal. La reconstruction sans délai de l’hôpital Aristide Le Dantec sur un site déjà identifié s’impose au regard de la vétusté de ses infrastructures et de nombreux autres problèmes auxquels cette structure se trouve confrontée, a soutenu, mercredi, la professeure Awa Oumar Touré, cheffe du service d’hématologie de cet établissement.
L’hôpital Le Dantec, en plus de la vétusté de ses infrastructures, est confronté à une « rupture permanente » de ses stocks et à un défaut d’informatisation, toutes choses qui font que sa « reconstruction sans délai » sur un site « validé dans un mémorandum depuis 2012’’, reste ’’la seule solution’’ pour sortir cet établissement de ses difficultés, a-t-elle dit.
« Il faut amener l’hôpital au service d’urgence étatique. Nous venons de perdre nos données de 2020 et 2021 », a souligné Awa Oumar Touré, lors d’une conférence de presse de la commission médicale d’établissement (CME) regroupant tous les chefs de services de l’Hôpital Aristide Le Dantec.
Le professeur Alain Ndoye, président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’Hôpital Aristide Le Dantec, a de son côté déclaré : « Nous demandons de la façon la plus simple pour nous et nos usagers la mise à disposition d’une infrastructure aux normes avec un équipement de qualité, afin de nous mettre au service des populations en toute sécurité ».
« Nous l’avons pensé, nous l’avons révisé depuis dix ans. A ce jour, nous n’avons aucune garantie quant à sa réalisation », a indiqué le professeur Ndoye, selon qui l’hôpital Le Dantec « est indispensable dans la formation des ressources humaines, médicales, pharmaceutiques, dentaires et paramédicales ».
Le professeur Maboury Diao note que « la prise en charge des malades est souvent inadéquate car elle se fait régulièrement au comptant, même pour les urgences et la réanimation ».
« Il y a une rupture fréquente de consommables, de draps et une hospitalisation prolongée liée aux ruptures fréquentes d’explorations biologiques et radiologiques », a ajouté le professeur Diao, parlant au nom des services de médecine et spécialités.
« Il y a des soins prodigués à l’hôpital Aristide Le Dantec comme la dialyse péritonéale en néphrologie, l’oncologie pédiatrique en pédiatrie et l’angioplastie avec comme seul moyen de prise en charge une imputation budgétaire », a-t-il relevé.
Le professeur Diao suggère à court terme de rendre disponibles les consommables et les médicaments d’urgence, de terminer en urgence les réfections des services entamés et à moyen terme le projet de reconstruction totale.
Le professeur Mamadou Diop, intervenant pour le compte des urgences chirurgicales et de réanimation, souligne que les infrastructures de l’hôpital Le Dantec « sont dégradées avec une maintenance inefficace et une mauvaise gestion, ce qui mène à des patients désemparés et un personnel démotivé ».
« Il y a une mauvaise gestion hospitalière avec la rupture fréquente des intrants et l’arrêt régulier de la prise en charge, l’absence d’un réseau de communication électronique et informatique entre les services, le paiement non permanent au comptant pour le diagnostic et le traitement pour les urgences et la réanimation, le dossier médical non informatisé et non partagé en temps réel », déplore-t-il.
« Nous n’avons plus le choix. Nous ne sommes plus en mesure de remplir nos missions d’hôpital universitaire (soins, enseignement, formation, recherche) », a tranché le professeur Alain Ndoye.
« Des services ont pris feu, des bâtiments menacent de s’écrouler et nous n’avons pas depuis deux mois de scanner pour un hôpital qui accueille 3000 étudiants chaque année et quelque 2000 à 2500 patients chaque jour », fait-il observer.
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