Par Le Point Afrique
Africa-Press – Senegal. TERRORISME. Face à la menace djihadiste, le Sénégal adopte une position proactive. Illustration avec l’inauguration d’un nouveau camp militaire, à l’Est.
Considéré comme un îlot de stabilité dans une sous-région ouest-africaine minée par l’insécurité, et loin de l’épicentre du terrorisme sahélien, le Sénégal a fait évoluer sa position. Ces dernières années, la menace terroriste est prise très au sérieux par les autorités, même si le pays a jusque-là été épargné par les attaques djihadistes. Plusieurs études dont celle de l’Institut d’études de sécurité (ISS), réalisée conjointement avec le Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) parue l’an dernier, alertait particulièrement sur les « vulnérabilités » dans les régions de Tambacounda et de Kédougou, à la frontière avec le Mali. Situation enclavée, manque d’infrastructures, trafics, ou encore incidents sporadiques entre communautés opérant dans les activités aurifères dans la région de Kédougou… soit autant de facteurs dont pourraient profiter les groupes extrémistes en provenance du Mali.
Un autre rapport de l’ONU, publié en février 2021, souligne que « des éléments du GSIM, soutenus par des influenceurs islamistes radicaux, se sont implantés au Sénégal », notamment sur l’axe Bamako-Dakar et dans l’est du pays.
Parer à toute incursion terroriste
Une menace que les autorités du pays de la Teranga veulent à tout prix contenir pour ne pas allonger la liste déjà trop longue des pays frappés par le terrorisme. Dans ce contexte, le pays – soutenu par l’Union européenne, le Groupe d’action rapide de surveillance et d’intervention (Garsi), de petites unités très mobiles patrouillant sur la frontière malienne. Pour compléter ce dispositif, le président Macky Sall vient d’inaugurer mardi 27 décembre un nouveau camp militaire à Goudiry, situé à 618 kilomètres de Dakar. L’objectif est de doter la région orientale du Sénégal d’un « outil de sécurité à la hauteur de la menace d’insécurité actuelle ». Le chef de l’État est actuellement en visite de quatre jours dans la région, durant laquelle il procédera à des inaugurations d’infrastructures et présidera plusieurs rencontres.
Bâti sur plusieurs hectares, le nouveau camp militaire est doté d’un poste de commandement, de dortoirs et d’un espace pour les loisirs et la restauration, entre autres choses. Pour le président sénégalais, ce camp va « jouer un rôle central au niveau de la zone militaire couvrant les régions de Tambacounda et de Kédougou, soit près du tiers de la superficie nationale ». « Ce projet s’inscrit dans ma vision de hisser notre outil de sécurité à la hauteur de la menace actuelle. Elle est la matérialisation d’un vaste projet de modernisation progressive de notre sécurité nationale, qui se poursuit progressivement à travers un modelage de la cartographie sécuritaire, pour mieux répondre aux besoins des populations », a expliqué le chef de l’État. « Les forces de défense et de sécurité sénégalaises sont aujourd’hui en mesure de défendre avec efficacité l’intégrité du territoire national, et aussi de jouer pleinement leur rôle de bouclier dans la protection des personnes et des biens, dans un contexte de menaces et d’insécurité », a-t-il assuré. Il a en outre mentionné l’existence d’un dispositif destiné à renforcer non seulement la sécurité, mais aussi la coopération avec les pays limitrophes, à travers des actions économiques et des opérations combinées.
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