par Sylvain Biget
Africa-Press – Senegal. Le Chine vient de tester avec succès le statoréacteur à détonation rotative de son futur jet supersonique Yunxing. L’engin est parvenu à évoluer à une vitesse de Mach 4.
Voler deux fois plus vite que le Concorde et deux fois plus haut que n’importe quel avion de ligne, c’est l’ambition de la société chinoise Lingkong Tianxing Technology. La firme compte faire voler un jet supersonique supposément commercial, baptisé Yunxing, doté de ce type de capacité dès 2027. Il se pourrait bien qu’elle y parvienne et tienne ce délai optimiste, puisqu’elle vient de tester avec succès le moteur de l’aéronef capable de ces performances. Ce moteur repose sur la technologie à statoréacteur et porte le nom de JinDou400. Pour son essai, il a été monté au sommet d’une fusée avant d’être largué à 6 100 mètres d’altitude. Il s’est hissé ensuite à près de 20 000 mètres à une vitesse de Mach 4, soit autour de 5 000 km/h.
Contrairement à un turboréacteur, le statoréacteur est dénué de pièces mobiles. L’engin est plus compact, plus léger et plus économique à produire. En revanche, il ne peut démarrer qu’à partir d’une vitesse supersonique. Le principe repose sur la détonation rotative. Contrairement à ce que l’on peut imaginer, rien ne tourne, sauf la détonation. Le carburant et le comburant sont introduits simultanément et en continu dans l’espace entre deux cylindres coaxiaux. La combustion provoque une onde de détonation supersonique qui tourne autour de l’axe. En conséquence, la pression qui s’échappe crée une énorme poussée.
Un air de déjà-vu !
Pour amener le moteur à la vitesse supersonique, un turboréacteur est nécessaire pour gérer l’étape du vol subsonique. C’est bien pour cette raison que le moteur a été poussé à cette vitesse grâce à une fusée lors du test. Côté caractéristiques, le JinDou400 mesurerait environ trois mètres de long pour 30 centimètres de diamètre. Sa poussée serait 400 kgf (kilogramme-force). Par la suite, le moteur devrait donc être embarqué dans un jet supersonique, appelé Yunxing.
Lorsque l’on observe ses premiers rendus graphiques, le profil de l’aéronef fait immédiatement penser au SR-71 Blackbird. Cet avion de l’armée américaine, à la retraite depuis 26 ans, pouvait voler autour de Mach 3,3 à une altitude de près de 26 000 mètres. Il était propulsé par un couple turboréacteur/statoréacteur. Comme le dit la maxime, « qui n’imite point, n’invente point », mais pour se différencier de sa source d’inspiration, le Yunxing promet d’être nettement plus rapide que le SR-71. Il pourrait aussi être capable de décoller et d’atterrir verticalement.
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