Africa-Press – Senegal. Dans l’affaire Farba Ngom, Me Oumar Youm dénonce une procédure judiciaire « instrumentalisée » et « sans fondement », où les droits fondamentaux de la défense sont bafoués. Pour lui, ce dossier est guidé par une volonté politique, et si le droit était respecté, « Farba Ngom serait libre dès demain ».
Me Youm qualifie l’affaire, présentée comme relevant du blanchiment d’argent et de l’escroquerie, de « simulacre de justice » basé sur des montages bancaires sans lien direct avec les faits. « Le plus grand criminel a droit à une défense. Ici, il n’y a même pas de faits clairement établis, ni manœuvre frauduleuse, ni faux, ni implication dans la chaîne de dépense publique », affirme-t-il. Il détaille le processus de la dépense publique — engagement, liquidation, ordonnancement — pour démontrer que ni Farba Ngom ni Tahirou Sarr n’ont eu un rôle permettant un détournement de fonds. Accuser les deux hommes d’escroquerie ou de blanchiment relèverait, selon lui, d’une « fraude juridique ».
L’avocat est catégorique: « Si Farba Ngom et Tahirou Sarr comparaissent demain devant une juridiction libre, indépendante et impartiale, ils seront relaxés purement et simplement. Voilà pourquoi on retarde, pourquoi on manipule, pourquoi on intimide. »
CENTIF: le rapport de la discorde
Me Youm critique vivement la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), l’accusant d’avoir produit un rapport biaisé compilant des mouvements financiers depuis 2013 pour servir des intérêts politiques. « En deux mois, ce président a sorti un rapport basé sur une compilation brute de chiffres, sans analyse ni contextualisation. C’est une manœuvre de communication politique, pas une investigation sérieuse », déclare-t-il. Selon lui, la CENTIF a agi sous pression, utilisant son rapport comme un outil pour justifier une répression ciblée.
« C’est un procès politique, pas judiciaire. Dans un procès politique, la vérité compte moins que l’objectif visé », poursuit-il. Me Youm conclut: « Nous ne défendons pas un homme, mais un principe: nul ne doit être sacrifié sur l’autel de la vengeance politique. Sinon, demain, ce sera un autre, puis un autre, jusqu’à ce que le droit ne soit plus qu’un souvenir. »
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