Africa-Press – Senegal. La production de maïs local a atteint le record historique de 639 000 tonnes en novembre 2025. Au même moment, les minoteries sénégalaises importent chaque année près de 400 000 tonnes de cette petite céréales jaunes notamment pour la fabrication d’aliments pour le bétail et pour la volaille.
Une tendance paradoxale qui est en passe d’être renversée grâce à l’action d’intermédiation commerciale de l’agence belge de coopération internationale (Enabel), de l’agence de régulation des marchés (ARM), du ministère de l’agriculture et d’autres partenaires.
Ainsi, producteurs de l’interprofession maïs et industriels ont paraphé, ce mardi 2 décembre 2025, un protocole de commercialisation à travers lequel les minotiers sénégalais représentés par Claude Demba Diop, président des meuniers industriels du Sénégal, se sont engagés à acheter 25 mille tonnes de maïs local (à 225 francs CFA le kilogramme) pour booster une production nationale en pleine croissance. Un engagement qui est le fruit d’un long processus d’accord entre les acteurs de la filière et les industriels.
« Aujourd’hui nous ne procédons pas à une simple signature. Nous posons un acte fondateur qui engage toutes les filières et qui projette notre Nation vers un modèle agricole plus structuré et plus ambitieux. Cette cérémonie marque l’engagement mutuel entre producteurs et transformateurs autour d’un volume important de 25 000 tonnes de maïs local pour cette campagne 2025 avec une ambition de dépasser les 100 000 tonnes dans un très proche avenir », s’est réjoui le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne.
Acteur incontournable dans ce processus, le directeur pays de Enabel au Sénégal, Abou El Mahassine Fassi-Fihri déclaré: « les acteurs publics et privés ont démontré qu’il est possible de construire ensemble une dynamique commerciale viable autour du maïs local. Ce protocole d’accord regroupe les producteurs, les transformateurs, les industriels, les distributeurs et les consommateurs autour d’une filière juste qui consiste à produire localement et à consommer localement du maïs de bonne qualité et en quantité suffisante ».
Aujourd’hui le grand enjeu c’est de réussir à inverser le gros déséquilibre entre la production locale (639 000 tonnes par an) et l’importation (400 000 tonnes par an). Pour y arriver, il faudra, selon M. Fassi-Fihri « renforcer la production, diminuer les importations pour arriver à une souveraineté alimentaire réelle ». Un objectif qui sera atteint si cette entente perdure.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Senegal, suivez Africa-Press
