Africa-Press – Senegal. Un article du site National Interest souligne que le continent africain est devenu une étape centrale dans la stratégie mondiale de la Russie, Vladimir Poutine ayant profité de l’implication des États-Unis dans le conflit ukrainien pour étendre son influence en Afrique en établissant des bases militaires, en signant des accords de défense et en modifiant les équilibres géopolitiques de la mer Rouge à l’Afrique de l’Ouest.
L’auteure de l’article, Zeinab Rabouh, explique que le retrait de Washington du Niger, ainsi que l’expulsion de la France de pays comme le Sénégal, le Mali et le Burkina Faso, marquent un recul évident de la présence occidentale au Sahel, ouvrant la voie à la Russie pour combler rapidement ce vide par la coopération sécuritaire.
Un nouvel axe hostile
Rabouh, directrice de programme au Centre pour la Paix et la Sécurité au Moyen-Orient de l’Institut Hudson, spécialisée dans l’intervention chinoise et russe au Moyen-Orient, au Sahel et en Afrique du Nord, ajoute que Moscou ne s’est pas limitée à l’expansion politique mais est devenue le premier fournisseur d’armes en Afrique, représentant 40 % des importations d’armement du continent.
Elle avertit que si l’administration du président américain Donald Trump ne réagit pas pour contenir l’expansion russe, le Kremlin consolidera une nouvelle base stratégique sur le flanc sud de l’OTAN.
Selon Rabouh, la situation est d’autant plus préoccupante que la Russie coordonne ses efforts avec la Chine et l’Iran, formant un axe hostile visant à défier la domination occidentale sur terre, sur mer et dans les airs.
Stratégie sécuritaire
Rabouh précise que cette expansion s’inscrit dans la stratégie de guerre « asymétrique » de Poutine, fondée sur l’armement des régimes militaires, le soutien aux coups d’État et l’exploitation du chaos pour renforcer l’influence russe en Afrique.
Elle révèle l’existence de plans russes visant à déployer une force de 5 000 soldats dans la région du Sahel pour renforcer l’influence de Moscou et saper les structures de sécurité soutenues par l’Occident.
Le renforcement de l’influence russe dans des pays comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont formé une nouvelle coalition appelée « Alliance des États du Sahel », illustre cette dynamique.
Entre 2020 et 2023, ces pays ont connu des coups d’État soutenus par Moscou, rompant leurs liens militaires et diplomatiques avec l’Occident pour s’aligner sur une coordination sécuritaire sous supervision russe.
Wagner, un outil militaire
L’auteure souligne que la Russie utilise le groupe Wagner comme un instrument stratégique, allant au-delà d’une simple milice armée pour devenir un moyen de remodeler l’ordre sécuritaire du continent. Wagner joue un rôle clé en soutenant les régimes et en leur offrant protection en échange de leur loyauté envers Moscou.
Selon l’article, l’exemple le plus marquant de l’action de Wagner est apparu en Guinée équatoriale, où des forces russes ont été envoyées pour protéger le régime du président Obiang Mbasogo, en échange d’une influence sur une zone riche en pétrole.
L’article conclut que l’indifférence de l’Occident face à ces développements pourrait conduire à une reconfiguration de l’équilibre mondial des puissances au profit de l’axe Moscou-Pékin-Téhéran.
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