Africa-Press – Senegal. Le Vatican possède des milliards d’euros de richesses, comme en témoignent ses musées et la basilique Saint-Pierre, mais accumule néanmoins un déficit budgétaire année après année.
Le journal s’interroge: « Le pape est-il riche ? » Théoriquement oui, mais pratiquement non, malgré sa souveraineté sur une ville indépendante au patrimoine inestimable. Élu à la tête de l’Église catholique pour veiller aux « âmes des croyants » et gérer les finances de son petit État, le pape ne reçoit pas de salaire direct. Il peut seulement solliciter de l’aide pour accomplir sa mission. En revanche, les cardinaux perçoivent environ 4500 euros par mois et certains occupent des postes ministériels au sein du gouvernement pontifical.
Il est bien connu que la basilique Saint-Pierre, la chapelle Sixtine et les musées du Vatican abritent des œuvres inestimables (environ 70 000 pièces), allant de l’Antiquité à la Renaissance, comprenant sculptures, peintures rares et trésors de la bibliothèque apostolique. Toutefois, ces actifs historiques ne sont pas commercialisables.
Des actifs évalués à 5 milliards d’euros
Le Vatican détient également des biens commercialisables: immeubles et investissements financiers évalués à 5 milliards d’euros, principalement situés en Italie, comprenant des bâtiments locatifs, des hôpitaux, des écoles et certaines entreprises.
De plus, le Vatican possède plus de mille biens immobiliers à l’étranger et des investissements dans des quartiers prestigieux de Londres, Genève et Paris. Ces actifs sont gérés par l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, qui a réalisé 46 millions d’euros de bénéfices en 2023.
Ces revenus contribuent au budget annuel du Vatican, supérieur à un milliard d’euros, auxquels s’ajoutent les dons du « denier de Saint-Pierre », une collecte mondiale annuelle, ainsi que diverses donations et legs.
Bien que ce fonds ait autrefois collecté jusqu’à 100 millions d’euros, il ne dépasse aujourd’hui plus 50 millions, en raison de la pandémie de Covid-19, de prises de position controversées du pape François et des scandales ayant secoué l’Église.
D’autres revenus proviennent des contributions des diocèses les plus riches (États-Unis, Italie, Allemagne, Brésil, Corée du Sud), du tourisme, des pèlerinages, des musées, et de la vente de souvenirs et bougies.
Lutte contre le blanchiment d’argent
Les dépenses concernent les salaires et pensions d’environ 5000 employés, les coûts administratifs et généraux, ainsi que le soutien du pape aux œuvres caritatives, ayant distribué 13 millions d’euros en 2023 dans 76 pays.
Selon la revue Géo Histoire, depuis la crise sanitaire, le Vatican peine à équilibrer son budget: le déficit annuel varie entre 30 et 70 millions d’euros, et le fonds de pension affiche un déficit d’au moins 350 millions d’euros.
Le pape François a fait de l’assainissement budgétaire une priorité, visant un « déficit zéro », sans y parvenir totalement, mais il a amélioré la transparence financière. En 2019, il déclarait: « C’est la première fois que l’on soulève le voile de l’intérieur. »
Son administration a imposé plus de rigueur et de transparence, faisant de la lutte contre le blanchiment une priorité. Les institutions du Vatican se sont conformées aux normes internationales: environ 5000 comptes suspects ont été fermés à la banque du Vatican et les investissements réorientés vers des fonds éthiques. Néanmoins, il a dû affronter des vents contraires, des rivalités internes et une culture de secret profondément enracinée.
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